C’est désormais officiel : le général Mamadi Doumbouya a levé le voile sur le suspense entourant sa candidature à l’élection présidentielle du 28 décembre prochain. Le président de la transition a déposé, ce lundi 3 novembre 2025, son dossier devant la Cour suprême, franchissant ainsi un pas décisif vers la course à la magistrature suprême. Cette décision suscite de vives réactions dans la classe politique.
Il avait pourtant juré, au lendemain de sa prise de pouvoir le 5 septembre 2021, de ne pas se présenter à une élection. Cette décision suscite de vives réactions dans la classe politique. Parmi elles, celle de Moïse Haba, coordinateur régional du Bloc Libéral (BL) à N’Zérékoré, interrogé ce mardi par notre correspondant.
Pour lui, cette décision n’a rien d’une surprise. « Moi, je crois que c’est les hommes ordinaires qui ne sont pas d’activités politiques qui étaient surpris. Mais depuis un bon bout de temps, on savait déjà que cela allait arriver. Vu la façon par laquelle le référendum s’est déroulé, la façon par laquelle la Constitution a été formulée depuis le temps de mouture de la Constitution, on savait déjà que cela s’annonçait. Donc, on n’est pas surpris », a-t-il confié.
Selon lui, le non-respect de la parole donnée par les dirigeants guinéens est une vieille habitude.
« Depuis l’indépendance de notre pays jusqu’à maintenant là, on a des gens qui n’ont pas respecté ce qu’ils disent. C’est que tout le monde a fait autant depuis le discours qu’on a écrit pour qu’ils lisent. Dire que nous préférons la pauvreté dans la liberté, cela n’était pas dans le discours. Celui qui est venu comme deuxième président pour la transition, il n’a pas respecté. Donc, si Doumbouya le fait, on n’est pas étonné », a-t-il martelé.
Face à ce constat, Moïse Haba appelle à une réaction du peuple guinéen.
« Je crois que cette fois-ci, ce n’est pas un référendum. Nous allons voter pour choisir celui dont on pense qu’il nous ressemble. Je crois qu’il n’a pas respecté la parole donnée. Par conséquent, il revient au peuple de sanctionner pour que ces genres de choses prennent fin », a-t-il ajouté.
Évoquant la participation de son parti à la prochaine présidentielle, il se montre confiant : « Parmi toutes les formations politiques présentées, c’est la formation politique du BL qui est la plus solide, la plus représentée. Donc pour nous, nous sommes sûrs de pouvoir remporter l’élection ».
Enfin, il a lancé un appel à la responsabilité et à la paix : « Il n’y a plus qu’une question que l’on dise de faire recours aux mouvements de rue qui doivent reprendre. C’est de se mobiliser massivement, ce jour-là, que chacun parle, mais sans doute contre ce projet qui va à l’encontre des intérêts du peuple ».
Foromo Fazy Béavogui, depuis N’Zérékoré


