Les avocats de l’ancien Premier ministre guinéen et principal opposant politique, Cellou Dalein Diallo, dénoncent une « persécution politico-judiciaire » à son encontre. Dans un communiqué publié le 4 novembre 2025, ils annoncent avoir saisi la Cour de justice de la CEDEAO pour contester le refus d’inscription de leur client sur la liste électorale, alors que l’élection présidentielle est prévue pour le 28 décembre 2025.
Selon les avocats Amadou Diallo, William Bourdon et Vincent Brengarth, leur client, actuellement à l’étranger pour des raisons de sécurité, remplit pourtant toutes les conditions légales pour figurer sur la liste électorale. Ils estiment que ce refus d’enregistrement traduit une volonté manifeste d’écarter un candidat aux chances sérieuses de victoire, dans un contexte où les libertés politiques sont, selon eux, « de plus en plus restreintes ».
Les conseils de Cellou Dalein Diallo ont donc déposé une requête auprès de la juridiction communautaire ouest-africaine afin que celle-ci :
- reconnaisse la violation du droit de leur client à participer librement aux affaires publiques de son pays ;
- ordonne à l’État guinéen de le rétablir dans ses droits civils et politiques, notamment par son inscription immédiate sur la liste électorale.
« Il est impératif que M. Cellou Dalein Diallo puisse se présenter dans le cadre de la prochaine élection présidentielle. Toute autre décision porterait atteinte à ses droits et confirmerait l’absence d’un véritable processus démocratique », préviennent les avocats.
Cette démarche juridique s’ajoute à un climat politique tendu, marqué par des accusations de confiscation du pouvoir d’État et de marginalisation de l’opposition sous le régime de transition.
Toutefois, il faut souligner que l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), parti de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, est sous le coup d’une suspension par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) depuis août dernier, pour une durée de 90 jours. Le département avait évoqué que le parti n’avait pas « satisfait à ses obligations ». Notamment la non organisation d’un congrès au sein de la formation politique.
Une décision que le parti avait jugée « illégale ».
N’Famoussa Siby


