Une violence inédite a secoué la ville de Siguiri au lendemain de l’arrestation d’Aly Thiam, leader des jeunes patriotes qui luttent contre la destruction de l’environnement dans la localité. Boutiques et magasins fermés, routes désertées, pneus brûlés, artères barricadées par des groupes de jeunes : tel était le décor de la ville ce dimanche 30 septembre 2025. Selon nos informations, ces manifestants exigent la libération immédiate d’Aly Thiam. De leur côté, les forces de défense et de sécurité tentent de disperser les foules et de lever les barricades.
Siaka Cissé affirme avoir été victime de violences policières alors qu’il n’était pas impliqué dans les protestations.
« Moi, j’étais venu acheter un tricycle à Siguiri, les policiers m’ont arrêté et ils m’ont frappé. Tout mon corps me fait mal. Je n’étais aucunement associé à cette manifestation. Je les laisse avec Dieu, je ne vais jamais leur pardonner », a-t-il indiqué.

Un autre jeune du quartier Kouroudakoro 2 déplore également l’attitude des forces de l’ordre.
« Les militaires sont venus nous trouver dans notre lieu de travail, à la colline, pour nous gazer. Nous ne sommes pas des manifestants ni rien. Ils ont jeté des gaz dans les maisons, deux de mes frères sont asphyxiés comme ça, à l’hôpital », a-t-il affirmé.
Face à la montée des tensions, Souleymane Koita, président de la délégation spéciale de Siguiri, appelle les populations au calme.
« Je lance un appel à l’endroit des jeunes : l’autorité communale est plus proche de vous que n’importe quelle autre autorité. Nous sommes vos représentants directs auprès des autorités. Depuis hier nuit jusqu’à aujourd’hui, la tension monte à Siguiri. Je demande humblement aux jeunes de rentrer, pour éviter des dégâts chez nous. Nous avons formé une commission pour rencontrer toutes les entités afin de s’asseoir autour d’une table de négociation pour résoudre ce problème », a-t-il lancé
Ibrahima Camara, depuis Siguiri


