Un an jour pour jour après l’arrestation de Mamadou Aliou Bah, président du Mouvement démocratique Libéral (MoDeL), ses avocats sortent du silence. Dans un communiqué rendu public ce 25 décembre 2025, le Collectif chargé de sa défense tire la sonnette d’alarme sur une détention qu’il juge incompatible avec les principes fondamentaux de l’État de droit et les engagements internationaux de la Guinée.
À l’occasion de ce premier anniversaire, le Collectif des avocats de Mamadou Aliou Bah attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur une situation « juridiquement particulièrement préoccupante », leur client demeurant toujours privé de liberté.
Selon la défense, la détention de Mamadou Aliou Bah « soulève de sérieuses interrogations au regard des principes fondamentaux de l’État de droit », notamment le droit à la liberté individuelle, la liberté d’opinion et d’expression, ainsi que « les garanties d’un procès équitable ». Autant de droits consacrés par la Constitution guinéenne et par les instruments internationaux auxquels la République de Guinée a « librement souscrit ».
Les avocats rappellent que la Guinée est partie à plusieurs conventions majeures, dont la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui « prohibent toute arrestation ou détention arbitraire et imposent aux États l’obligation de garantir le respect des libertés fondamentales ». Pour le Collectif, « le respect de ces engagements internationaux constitue un impératif juridique et conditionne la crédibilité de l’État sur la scène régionale et internationale ».
Revenant sur le procès, la défense souligne qu’il s’est déroulé « dans un contexte marqué par une forte attente de garanties procédurales ». Elle affirme avoir développé « avec rigueur et constance, une argumentation juridique approfondie », soulevant « des moyens sérieux relatifs tant à la régularité de la procédure qu’à l’absence d’éléments constitutifs des infractions reprochées ». La décision rendue a, selon le Collectif, « suscité une profonde surprise au sein de la défense ».
Un an après les faits, le maintien en détention de Mamadou Aliou Bah apparaît, aux yeux de ses conseils, « difficilement conciliable avec ces exigences ». Cette situation, estiment-ils, « appelle une réévaluation objective et conforme au droit, à la lumière des engagements internationaux de la République de Guinée ».
Dans leur déclaration, les avocats rappellent « le caractère problématique de cette détention au regard du droit interne et du droit international » et sollicitent « la libération de Monsieur Mamadou Aliou Bah, conformément aux normes juridiques applicables et aux engagements internationaux de l’État guinéen ». Ils invitent également les autorités compétentes à « privilégier une solution pleinement conforme à l’État de droit ».
Par ailleurs, le Collectif appelle « les partenaires de la Guinée et les organisations de défense des droits humains à s’engager activement afin de contribuer à l’obtention de la libération de Monsieur Mamadou Aliou Bah », réaffirmant sa conviction que « le respect du droit constitue la voie la plus sûre pour préserver la justice, la paix sociale et l’image de la République de Guinée ».
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