Les Guinéens sont-ils condamnés à ne pas pouvoir trouver les solutions à leurs problèmes sans l’apport de personnes extérieures ? Cette question, on se la pose à l’occasion de chaque épisode de crise que connait le pays. Si en 2010, on semblait avoir touché le fond avec le choix du général Sangaré pour présider la Commission électorale nationale indépendante (CENI), il y a que le pays continue à recourir à des facilitateurs extérieurs. En témoigne la désignation, le dimanche dernier, par le sommet de la CEDEAO, de Thomas Boni Yayi, l’ancien président du Bénin, comme facilitateur dans la crise guinéenne. « Une honte », selon l’ancien premier ministre, Kabinet Komara, qui s’exprimait ce jeudi chez nos confrères d’Espace FM.
« Il y a des sages et des religieux en Guinée qui peuvent bien jouer le rôle de médiateur pour lequel on part chercher ailleurs ou qu’on nous propose des gens », estime en effet, l’ancien premier ministre.
Si on peut admettre que le débat mérite d’être posé, il importe de relever que la crise de confiance entre les acteurs guinéens favorise bien ce recours systématique à l’ailleurs. En outre, c’est là un défi lancé à nos fameux « sages ». En effet, si on hésite très souvent à leur faire appel dans le règlement des différends, c’est parce qu’ils ne font pas toujours valoir leur indépendance.
Junior Leno