Situé à 13 km du district de Yenguiyah Khory, dans la sous-préfecture de Wonkifong, le secteur de Cola Khouré vit dans un isolement numérique total. Là-bas, le réseau téléphonique est une denrée rare, presque inexistante.
Incroyable mais vrai : dans ce village niché entre les préfectures de Forécariah et de Coyah, le téléphone portable ne sert qu’à écouter de la musique ou regarder des vidéos enregistrées. Passer un appel ou envoyer un message relève de l’exploit.
« On en parle depuis longtemps, et on continue d’en parler. Si ailleurs, le téléphone est portable, ici, on les suspend comme des chauves-souris toute la journée pour espérer capter le moindre signal », ironise Naby Laye Sylla, chef de secteur de Cola Khouré.
Dans ce village, tout est littéralement déconnecté. À en croire Morlaye Sylla, un habitant, seuls deux ou trois téléphones parviennent à sonner dans la journée, pour de brèves communications.
« C’est sous l’arbre de la mosquée que certains déposent leurs téléphones. On met des enfants à côté, puis on part vaquer à nos occupations. Si un téléphone sonne, les enfants courent chercher le propriétaire », raconte-t-il. Il invite par la même occasion les autorités et les sociétés de téléphonie à l’implantation des antennes de réseau dans la localité.
Ce manque cruel de réseau a parfois des conséquences dramatiques. Un jour, un corps d’un villageois décédé dans une localité voisine est arrivé sans que ses proches n’en aient été informés, faute de moyen de communication. Ce fut un choc brutal pour toute la communauté.
La localité fait également face à un déficit d’infrastructures appropriées. Particulièrement en ce qui concerne la santé et l’éducation.
En attendant une éventuelle couverture réseau, le secteur de Cola Khouré reste muet, isolé, et presque effacé du reste du monde.
Abdourahamane Barry, stagiaire de passage dans la localité