Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), à travers son chargé à l’organisation, Alseny Farinta Camara, a adressé ce jeudi 14 août 2025 une lettre ouverte au Président du Groupe de la Banque Mondiale, M. Ajay Banga, sollicitant la suspension immédiate de tous les financements accordés au régime du CNRD, notamment le crédit de 100 millions de dollars USD de l’Association Internationale de Développement (IDA). Une démarche, selon le front, qui violerait les principes de la Banque mondiale en matière des droits de l’h’omme.
« Nous, Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), regroupement des organisations de la société civile guinéenne, avons lu avec une profonde indignation un communiqué de presse daté du 6 juin 2025 sur le site officiel du Groupe de la Banque Mondiale, annonçant votre approbation d’un crédit de 100 millions de dollars USD de l’IDA pour un projet sous le régime du CNRD », a déploré Alseny Farinta Camara.
Il attire par ailleurs l’attention sur les disparitions forcées et les multiples violations des droits humains.
« Nous attirons votre attention sur le fait que ce soutien financier aux putschistes de Conakry est totalement inadmissible, inconcevable et inacceptable pour le peuple guinéen, face aux graves violations des droits humains, aux disparitions forcées d’Oumar Sylla dit Foniké Mengue, Mamadou Billo Bah, Habib Marouane Camara, journaliste d’investigation, et Sadou Nimaga, ancien secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie, ainsi qu’aux enlèvements arbitraires d’Abdoul Sacko, Coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), et de Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier et avocat au Barreau de Guinée. Cette situation s’accompagne d’une course effrénée vers l’enrichissement illicite parmi les responsables de la Transition », a-t-il dénoncé.
Alseny Farinta Camara souligne également qu’aucun haut fonctionnaire n’a déclaré ses biens depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir. Il estime que l’approbation du crédit de 100 millions de dollars USD violerait les valeurs fondamentales de la Banque Mondiale. « Approuver ce crédit violerait systématiquement vos valeurs fondées sur la justice, la transparence et la responsabilité gouvernementale. Par conséquent, la transparence et la reddition des comptes étant des exigences républicaines, nous vous demandons urgemment de suspendre les financements et décaissements de tous les projets et programmes soutenus par le Groupe de la Banque Mondiale », a-t-il conclu.
Enfin, il a joint à la lettre plusieurs liens vers des rapports détaillant les enlèvements arbitraires et disparitions forcées en République de Guinée.
Aminata Camara