Les frais de transport ne seront pas impactés par la hausse du prix du carburant à la pompe. C’est en substance la conclusion à laquelle sont arrivés hier le gouvernement guinéen, d’une part, et de l’autre le patronat et le syndicat du secteur des transport. Mais comme il fallait s’y attendre, sur le terrain, les choses ne se passent pas conformément à cette annonce. Ainsi, sur le trajet Conakry-Kindia, ignorant totalement cette entente, les conducteurs exigent des usagers entre 80 et 100 000 GNF. Ce alors que dans la journée d’hier, le même trajet était de 50 000 GNF.
« Aux premiers qui sont partis, les chauffeurs avaient demandé 100 000 GNF. D’autres ont payé 90 000. Quant à nous, ils nous demandent de payer 80 000 GNF« , confie un passager croisé tôt ce matin à la gare-routière par notre reporter qui lui-même revenait de la ville des agrumes.
« Vous savez, les chefs (autorités) veulent nous opposer aux citoyens. Comment peuvent-ils décider de la hausse du prix du carburant et dire que les frais de transport ne vont pas changer« , peste un chauffeur.
Un collègue à lui, y va, quant à lui, avec plus de pédagogie. « Il faut savoir que pour ce qui est du trajet Conakry-Kindia, les frais de transport ne tiennent pas compte que du prix du carburant. Il y a aussi l’état de la route. Dans les conditions normales, on ne fait que 2 heures entre Conakry et Kindia, soit 30 000 GNF. Mais là, tu fais 5 heures sur la route et avec des risques de panne« , explique-t-il. D’où, selon lui, la raison pour laquelle le transport était déjà à 50 000 avant la décision de la hausse du prix du carburant.
Quand notre reporter quittait les lieux, les stations n’étant pas encore ouvertes, les conducteurs se ravitaillaient en carburant sur le marché parallèle où le litre de l’essence et du gas-oil se négociait à 15 000 GNF.
Mamadou Aliou Nestarlin Diallo