Mohamed Habib Hann, président du Conseil national du patronat guinéen (CNP-G), était ce lundi 21 mars 2022, devant la presse pour apporter des précisions sur la cacophonie qui mine le patronat guinéen, mais aussi sur l’utilité de la mise en place d’un patronat unifié.
Cette sortie de Mohamed Habib Hann intervient quelques jours après la mise en place du bureau exécutif de la Chambre du commerce, d’industrie d’artisanat de Guinée. « On vient de mettre en place le bureau exécutif de la Chambre du commerce, mais aussi le patronat, jusqu’à présent il y a des divergences de points de vue (…) Le mieux, c’est de mettre en place un patronat unique et c’est possible dans la mesure où tous les efforts convergent vers la même vision de façon qu’on ait une entité. Moi je ne suis pas opposé, que tout le monde soit autour de la table. Sinon je suis élu démocratiquement dans la plus grande transparence, je peux dire je continue. Le chef de l’Etat a fait un appel, il a demandé à ce que les patronats soient unifiés mais pas dans l’exclusion. On ne peut pas unifié dans l’exclusion, ce n’est pas possible. Ma vision a été de m’approcher du bureau exécutif, de parler avec eux et de leur dire ensemble exposons nos préoccupations, essayons comment on peut arriver et mobiliser tout le monde et être autour de la table. Mais l’autoproclamation ne conduit pas à la représentativité d’un bureau patronal. Un bureau patronal c’est quoi? Ce sont des hommes d’affaires qui sont élus par un congrès électif, c’est ce qui légitime un patronat. Et c’est ce qui est reconnu sur le plan international. Et c’est ce qui permet d’avoir des personnalités crédibles et représentatives. La cacophonie ne sert à rien. Aujourd’hui, c’est vrai qu’on est régie par des textes qui protègent les patronats, nous sommes tous des Guinéens, nous avons une vision c’est celle d’aider la gouvernance actuelle…. »
Vision
Bien avant le congrès électif, Mohamed Habib se fixe déjà des objectifs pour un patronat unifié. « Le congrès électif dont on parle qui dit aujourd’hui que oui Kaba Guiter a été reconduit et que c’est lui qui doit être reconduit, je vous dirais qu’il y a une mauvaise lecture de cette vision de continuité d’une gouvernance. Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir une institution, c’est la vision que nous avons. Un patronat fort, une institution forte représentée par des personnalités crédibles, des personnalités qui ne s’approprient pas des marchés publics et qui ne les réalisent pas. Des personnalités qui ne prennent pas des capitaux de l’Etat et s’en approprient, c’est un patrimoine de l’Etat. Des personnalités qui créent de l’emploi, et ce sont des personnalités qui partagent les marchés. Si nous arrivons à bâtir un patronat unique, ce patronat sera fort, les partenaires auront confiance, les investissements se développeront », a-t-il estimé.
Comment mettre fin au bicéphalisme au sein du patronat guinéen ?
Depuis longtemps le bicéphalisme existe au niveau du patronat guinéen, une guerre de leadership sans limite. Alors pour Habib Hann, « le patronat n’est pas une propriété privée, le patronat n’est l’apanage de personne, c’est un bien qui appartient au secteur privé guinéen. Le patronat est un problème de leadership. D’ailleurs, il faudrait qu’on arrive à dire qu’on ne s’éternise pas à la tête du patronat. Le patronat doit avoir des règles à respecter, c’est parce qu’on n’arrive pas à respecter ces règles qu’aujourd’hui qu’on se retrouve dans une cacophonie, sinon c’est des congrès électifs à des périodicités qui sont déterminés qui peuvent conduire à l’élection d’un bureau ou à des changements de gouvernement. Nous envisageons de mettre en place la maison de l’entrepreneuriat, nous allons conduire plus tard à la formation des jeunes de façon à ce qu’ils soient des chefs d’entreprises. Cette cacophonie va pour des raisons personnelles, qui n’ont pas sens. Le patronat est à la portée de tout le monde. Je pense que c’est une mauvaise lecture de ceux qui aujourd’hui vivent au niveau du patronat. Si vous voulez c’est la convergence de tout cela qui peuvent conduire à la mise en place d’un bureau ».
Balla Yombouno