En séjour à Kankan, dans le cadre de l’immersion gouvernementale, le dimanche 29 mai dernier, Yaya Sow, ministre des Infrastructures et des Transports a, dans une interview qu’il avait accordée à des journalistes locaux, fait des révélations sur l’état de plusieurs routes en Haute-Guinée, notamment celle Kankan-Kissidougou, ainsi que le retard sur celle de Kankan-Mandiana.
Yaya Sow révèle que 60 millions d’euros ont été décaissés pour cette dernière. « Mais, a-t-il déploré, il n’y a pas eu de travail sur cette route qui est aujourd’hui impraticable ». Selon lui, « l’argent a disparu et la route n’a pas été faite ».
Concernant la route Kankan-Mandiana, le ministre des Infrastructures et des Transports annonce que les travaux ont repris. Il précise que ce projet était bloqué « pour manque de paiement d’un montant de 450 000 dollars qui était destiné à la mission de contrôle ». Mais, aujourd’hui cela a été réactivé, dit-il, grâce à l’implication du colonel Mamadi Doumbouya. « Il en est de même pour la route Kankan-Kérouané, un projet qui avait été confié par le défunt régime à une entreprise sud-africaine (…) Il y a eu des efforts de la part du gouvernement. Des décaissements ont été faits, les travaux ont repris mais j’avoue que c’est trop lent », a tout de même déploré le ministre avant d’ajouter que ces travaux étaient également bloqués « pour des impayés ».
Yaya Sow a en outre souligné quelques problèmes que le gouvernement de la transition rencontre dans le secteur des infrastructures routières. Il s’agit, selon lui, de la rareté des ressources avant et après le coup d’État du 5 septembre dernier. « Les routes consomment de l’argent, un kilomètre de route, c’est entre 10 milliards et 15 milliards GNF. Le CNRD est arrivé au pouvoir dans un contexte de ressources rares, les caisses étaient vides », a expliqué le ministre des Infrastructures et des Transports.
Aliou Nasterlin