Présenté à nouveau, ce mercredi 20 juillet 2022, devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Dr Fodé Cissé, ancien directeur de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPSAE), pourrait être condamné dans le dossier relatif au présumé détournement « d’un milliard deux cents soixante dix sept millions (1 277 000 000) de francs guinéens », destiné à 1 178 pensionnés.
C’est en tout cas ce que veut le parquet général de la CRIEF, bien que l’argent incriminé n’ait pas été sorti du circuit de la caisse. En effet, après plusieurs heures de débat, durant cette partie dédiée aux plaidoiries et aux réquisitions, le parquet général de la CRIEF a requis « cinq ans de prison avec sursis » contre l’ancien directeur général de la CNPSAE.
Quant à contre Fodé Sirakahata Bangoura, ancien informaticien qui est cité dans cette affaire pour « complicité », le procureur spécial Mamadi Lazare Bauret demande sa relaxe pure et simple.
Pour la partie civile, puisqu’il qu’il n’y a pas eu de détournement, d’autant que « le ministère public reconnaît que le bien [l’argent en question] existe dans le compte du trésor public », donc « les éléments constitutifs de l’infraction n’existent pas », elle demande cependant à ce que les deux inculpés soient soumis au paiement « d’un milliard (1 000 000 000) de francs guinéens à titre de dommages et intérêts ».
Des réquisitions qui ont été carrément contestées par la défense. Me Kpana Emmanuel Bamba sollicite plutôt la relaxe pure et simple de ses clients pour « délit non constitué » avant de demander à la cour de renvoyer la partie civile et le parquet spécial « à mieux se pourvoir ».
Après avoir écouté les deux parties, la juge a décidé de renvoyer l’affaire à mercredi prochain, 27 juillet 2022.
Aliou Nasta