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GUINEE : Mamadi Doumbouya met en garde contre une « transition bâclée »

Dans son discours à la Nation à l’occasion de l’AN 64 de l’indépendance de la Guinée, le président de la Transition a de nouveau assuré que lui, les membres du CNRD et ses collaborateurs au sein du gouvernement n’ont aucune envie de « confisquer le pouvoir ». Toutefois, le colonel Mamadi Doumbouya, agitant les risques pouvant découler d’une « transition bâclée », marque sa volonté de créer les conditions pour éviter au pays de retomber dans une autre transition.

La durée, c’est à la fois le thème central et tabou de la transition que la Guinée vit depuis un certain 5 septembre 2021. D’abord, ce sont les acteurs majeurs de la classe politique et de la société civile qui s’en préoccupent. Ensuite, ce sont les autorités qui en parlent très souvent pour assurer qu’elles n’ont aucune intention de s’éterniser au pouvoir. Mais les responsables du pays s’empressent toujours de mettre en exergue le temps nécessaire pour opérer des « réformes » censées aider le pays à en finir avec les crises cycliques. Et c’est exactement à cet exercice que s’est livré le président de la Transition, dans son adresse à la Nation publiée le samedi soir. Vu que la communauté internationale, à travers la CEDEAO, se mêle désormais à la danse avec les sanctions adoptées à l’issue du sommet extraordinaire du 22 septembre dernier, le colonel Mamadi Doumbouya a d’abord tenu à rassurer. Les « Forces de Défense et de Sécurité et l’ensemble des membres du Gouvernement n’ont aucune intention de confisquer le pouvoir », dit-il à nouveau.  

Mais si le colonel Doumbouya et ses camarades tiennent bien au retour à l’ordre constitutionnel, ils veulent toutefois le faire en « évitant les erreurs du passé », assure le président de la Transition. Parce que, dit le colonel-président : « l’histoire de notre pays nous enseigne qu’une transition bâclée débouche inévitablement sur une nouvelle transition ». Or, l’ambition serait que la transition en cours soit la dernière dans l’histoire du pays. C’est certainement noble, mais n’est-ce pas un trop présomptueux ? En tout cas, ce n’est pas l’avis du CNRD et des membres du gouvernement. Ils espèrent mettre fin aux crises à répétition à travers des « garde-fous nécessaires, qui passent par la mise en place d’institutions solides défiant l’espace et le temps et qui résistent à la tentation des hommes ».

Il importe peut-être de rappeler à ce niveau que c’est exactement l’esprit qui avait guidé la rédaction de la constitution du 7 mai 2010. Tirant les leçons des 26 ans de règne de Sékou Touré et les 24 ans sous Lansana Conté, le législateur avait choisi de verrouiller le nombre et la durée des mandats de manière à ce que personne ne puisse aller au-delà de 10 ans, consécutivement ou non. Cela avait-il suffi pour éviter le troisième mandat d’Alpha Condé dont la transition actuelle est en quelque sorte la conséquence ? Chacun connaît la réponse.

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