C’est la mort de l’imam de la mosquée de Daka 1 qui a remis la question sur la table. L’Etat est littéralement absent de l’intérieur du pays. Tous les services se trouvent concentrés à Conakry. C’est ainsi que la ville de Labé, en proie à un regain du phénomène de l’insécurité, n’a pratiquement rien pour y faire face. Pour illustrer le déficit, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Labé, a indiqué ce jeudi que pour toute la ville de Labé, il n’y a que deux pick-ups pour le maintien d’ordre.
Le phénomène grandissant de l’insécurité à Labé s’explique en grande partie, selon le procureur par l’insuffisance de l’effectif du dispositif de sécurité et de maintien d’ordre. « En matière de prévention, les moyens sont dérisoires dans la région de Labé. Et les effectifs sont insuffisants », a regretté Abdoulaye Israël Kpoghomou ce jeudi 13 octobre, chez nos confrères de FIM FM.
En guise d’illustration, le magistrat souligne que lorsque les jeunes sont sortis hier pour protester contre l’insécurité récurrente dans la région, il n’y avait que, dit-il, deux pick-ups de maintien d’ordre. « Un pour la gendarmerie et un autre pour la police » pour toute la ville. « Je n’ai constaté que la présence de deux pick-ups. Ce qui est anormal. On ne peut pas lutter contre la grande criminalité avec des moyens dérisoires », fait-il remarquer.
Il lance en conséquence un appel à l’endroit des autorités de Conakry en vue du renforcement du dispositif sécuritaire à Labé. Au niveau local et avec les moyens disponibles, le procureur propose des patrouilles nocturnes.
Aliou Nasta