Il y a quelques années, c’est à l’affluence dans les salons de coiffure qu’on mesurait la ferveur autour des fêtes de fin d’année. Eh bien, cette tendance est en train de changer. En tout cas, cette année, dans les salons de la capitale guinéenne, les coiffeuses affichent une mine maussade. Les candidates à la coiffure se font particulièrement rares. Alors que nous sommes à quelques heures de la Saint-Sylvestre.
Coiffeuse de profession, Saïbatou Bah dispose de son salon propre depuis des années. Elle est établie aux abords du marché de concasseur, dans la commune de Dixinn. La trentaine, elle ne cache pas son désagrément au micro de notre reporter. En terme d’affluence, elle a connu des fins d’année plus faste. « Cette année, c’est comme si on leur avait interdit de mettre les pieds dans les salons de coiffure », lâche-t-elle, résignée. En guise d’illustration, elle dit n’avoir reçu que 7 clientes depuis la matinée, alors que nous étions déjà dans l’après-midi. Dans un contexte de fête comme celui-ci, elle aurait pu s’attendre au quadruple.
Ambiance un peu plus animée dans un autre salon situé au rond-point de Hamdallaye, dans la commune de Ratoma. Dans celui-ci, l’affluence est un peu plus importante. Mais elle n’est toutefois pas à la hauteur de l’espoir de la propriétaire. Il est vrai que les clients se comptent du bout des doigts à l’intérieur de spacieux salon. « Les fêtes de fin d’année qui sont les moments auxquels nous faisons le plus de profit passent inaperçus. Pourtant, par le passé, l’affluence était telle que mes apprentis et moi passions la nuit au salon », fait remarquer M’Mahawa Sylla
Cette rareté des clientes, les gestionnaires des salons l’explique par le contexte économique qui fait qu’on trouve les prix proposés inabordables. Pourtant, nos interlocutrices assurent qu’elles sont disposées à la négociation et que les prix figurant sur les étiquettes ne sont pas figés.
Mariama Ciré Diallo