Initiative du gouvernement guinéen pour faire face à la problématique du chômage des jeunes diplômés des universités et institutions de formation technique et professionnelle publiques et privées du pays, le projet Booster les Compétences pour l’Employabilité des Jeunes (BoCEJ) arrive à son terme. Une cérémonie de clôture a été formellement été organisée ce vendredi 30 décembre dans un hôtel de la place. L’occasion de faire le bilan de ce projet qui avait également pour vocation d’améliorer la qualité de la formation en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi. Jugé très positif, ce bilan incline partenaires et bénéficiaires à prier pour l’extension du projet.
Dans une perspective de bilan, le coordinateur du projet BoCEJ, dans son discours de circonstance, a égrené quelques résultats à l’actif du projet, au terme d’énormes efforts déployés par les acteurs sur le terrain depuis juillet 2015. Il met entre autres en avant :
Au titre de la composante 1– le Fonds Compétitifs pour les Compétences et l’Employabilité (FCCE) :
- Le Financement de 17 projets de formations co-construits au bénéfice d’une trentaine d’institutions de formations publiques et privées d’enseignement supérieur et technique ;
- La révision des programmes ;
- L’enrôlement des apprenants ;
- La formation des formateurs avec des voyages d’études ;
- La réhabilitation des infrastructures et leur équipement…
Au titre de la composante 2– Programme de l’Education a l’Emploi, piloté par l’Agence Guinéenne pour la Promotion (AGUIPE) et le Fonds National d’Insertion des Jeunes (FONIJ), a consisté à offrir à des milliers de jeunes diplômés chômeurs, des opportunités d’emploi et d’employabilité à travers :
- L’entrepreneuriat ;
- Les stages en entreprises…
Poursuivant, Abdoulaye Diallo a souligné le fait que le processus d’inscription a été dématérialisé avec la mise en place d’un site web qui totalise plus de 54.000 inscrits à l’AGUIPE et le renforcement des capacités des conseillers en orientation de l’AGUIPE… « Ces activités ont permis de toucher de façon directe plus de 3100 jeunes et de façon indirecte près de 2000 autres jeunes dans le cadre de l’initiation à l’esprit d’entreprise », dit-il.
Abondant dans le même sens, Hassimiou Souaré, le Directeur général adjoint de l’Agence guinéenne pour la Promotion de l’emploi (AGUIPE) a indiqué que cette deuxième composante du projet BoCEJ a permis également :
- L’établissement de partenariats publics privés entre l’AGUIPE et certains centres de formation et entreprises qui a permis l’inscription des étudiants dans les 17 sous-projets du fonds compétitif ;
- La formation de 450 jeunes en gestion de projets dont 173 insérés.
De même, dit-il, 650 jeunes ont été formés en entreprenariat dans les universités et 200 jeunes volontaires de l’agence nationale de volontariat des jeunes ; 100 jeunes porteurs de projets formés à l’esprit d’entreprise et à la création d’entreprise ; 25 Plans d’Affaires sélectionnés parmi les 100 et 10 projets accompagnés par des incubateurs avec à la clé 10 entreprises créées et fonctionnelles.
Prenant part à cette cérémonie, le secrétaire exécutif de l’Agence nationale d’Assurance qualité (ANAQ) a plaidé pour la pérennisation du BOCEJ, dans l’intérêt des bénéficiaires. D’autant que, selon Pr. Kabinet Oularé, le projet a permis de renforcer les capacités de son institution notamment dans l’accréditation des programmes d’enseignement supérieur. « Il y a 171 programmes accrédités dans notre pays, plus de 300 programmes évalués, notre registre comprend près de 71 experts…grâce à l’appui du projet BoCEJ », note-t-il. Au vu des résultats obtenus par le projet BoCEJ, « l’ANAQ et tous les bénéficiaires vont s’atteler à ce que les acquis soient capitalisés au bénéfice de nos jeunes », promet-il.
Le projet BoCEJ est une initiative du gouvernement placée sous la houlette du ministère de la Jeunesse. C’est pourquoi le secrétaire général dudit département a félicité la coordination pour la conduite du projet avant de soutenir que le département va s’atteler à atténuer les « nombreuses difficultés et les aspects dans sa mise en œuvre pour sa prochaine étape ». Car, dit Mohamed Bily Kaba, « nous souhaitons la pérennisation des acquis. Nous veillerons, sous le leadership de Mr le ministre, qu’un BoCEJ 2 voit le jour », dit-il. Puis d’ajouter que « le format et le contenu seront définis en commun accord avec toutes les parties prenantes et tirant les leçons du BoCEJ 1 ».
Représentant le Premier ministre, Rose Pola Pricemou, ministre du Plan et de la Coopération internationale rassure qu’au « regard des performances enregistrées, le gouvernement prendra toute les dispositions nécessaires en vue de la pérennisation des acquis de cet important projet », soutient la ministre. Selon elle, en effet, la jeunesse guinéenne a un potentiel qui mérite d’être exploité et soutenu. Aussi, elle recommande : « les efforts doivent être fait pour davantage mettre en adéquation les qualifications des jeunes et les besoins des entreprises ».
Le Projet BoCEJ est arrivé à terme en Guinée dans l’espérance d’une seconde phase comme l’a fait savoir le président du Conseil du Fonds Compétitif (CFC), Mansa Moussa Sidibé qui explique l’importance de ce projet par le fait que « de 1994 à 2022, les jeunes qui ne sont pas formés à l’étranger sont nombreux et qui ne peuvent pas servir…il faut que ce projet demeure et que l’Etat le soutienne ».
N’Famoussa Siby