L’escadron mobile n°6 de Sanoyah-KM36 et la BAC n°7 ont saisi tard dans la soirée du mardi 23 janvier un minibus ayant à son bord des boissons Totapac. Le minibus immatriculé AH 9708 était dans le quartier Yélibayah, en attente de départ pour Boké.
Sur les circonstances de la saisie, l’apprenti qui requiert l’anonymat explique que c’est dans les bandes de 15 heures qu’un lieutenant de l’escadron mobile n°6, passant par là et remarquant le véhicule, a demandé qu’est-ce qu’il transportait. « Je lui ai dit que ce sont des habits avec des boissons Fax noir », a répondu l’apprenti. Ils en restent là pour ce début. Mais le chauffeur et son apprenti ne partent pas tout de suite parce qu’ils attendaient un dernier colis qu’ils devaient emmener avec eux à Boké. Colis qui s’avèrera être un « sac de 50 kg contenant la liqueur Totapac ».
Ce dernier sac chargé, le conducteur et son apprenti s’apprêtent alors à bouger dans les environs de 19 heures. Mais ils ne peuvent pas tout de suite, parce que le lieutenant de la journée s’est pointé à nouveau. Il demande une nouvelle fois ce que transporte le véhicule. Sans attendre la réponse, il téléphone à d’autres agents de son unité et de la BAC7. « A leur arrivée, ils ont fouillé la voiture et ont trouvé les boissons Fax et Totapac. C’est ainsi que le même lieutenant a dit que la Totapac est interdite de vente et de consommation et que c’est de la fraude ».
S’engagent alors des discussions et des conciliabules, qui n’aboutissent pas. En fin de compte, le chauffeur est embarqué dans le pick-up de la gendarmerie, l’apprenti, lui, est laissé près de la voiture.
De fait, le chauffeur n’est pas tout de suite conduit à la gendarmerie. On l’amène plutôt dans un couloir à quelques 500 mètres du lieu de stationnement de la voiture. Là, le lieutenant de la gendarmerie qui pilotait la mission avec un commandant de la BAC 7 dira ceci : « Il ne bougera pas d’ici s’il ne paie pas 3 millions GNF ou bien on le dépose à la gendarmerie. Ce n’est pas la première fois que je saisis des Totapac ».
N’ayant pas le montant exigé, le chauffeur téléphone au propriétaire du colis et à celui de la voiture pour leur faire part de la demande des agents. Aucun d’entre eux n’est non plus en mesure de verser la rançon.
Entre temps, le lieutenant, ses hommes et ceux de la BAC7, remarquant la présence de la presse, ont chassé les journalistes. « Quittez, ce n’est pas votre travail. Nous sommes en patrouille. Si vous voulez, venez demain avec tous les médias à l’escadron », lance-t-il méchamment en direction des journalistes.
Fodé Soumah