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Sergueï Lavrov en visite à Bamako pour consolider le lien « crucial » avec le Mali

C’est une visite qui, à elle seule, symbolise le renforcement des liens entre Bamako et Moscou. En effet, le ministre des Affaires étrangères de la Russie, à l’invitation de son homologue malien, arrive à Bamako ce lundi pour une visite de 48 heures. A la tête d’une forte délégation, nous rapporte-t-on, le chef de la diplomatie russe s’entretiendra notamment avec Abdoulaye Diop et le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. A coup sûr, on devrait discuter sécurité et coopération économique et commerciale. Mais du point de vue de Moscou, le déplacement de Sergueï Lavrov a certainement un enjeu plus abstrait mais très stratégique. Il s’agit du renforcement et de la consolidation du lien avec Mali, devenu par la force des choses, un allié particulièrement stratégique dans l’optique de la rivalité avec le bloc occidental. Ayant des frontières avec à la fois le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso ou encore le Niger, tous des anciennes colonies françaises, le Mali passe en effet pour un cadeau inespéré pour la politique africaine du Kremlin.

Impairs diplomatiques

Au sujet des nouveaux liens que la Russie entretient avec le Mali, on évoque souvent les enjeux liés à la vente des armes ou ceux en rapport avec l’exploitation des ressources naturelles. Ces enjeux ne relèvent certainement pas de la fiction. Mais l’on devrait ajouter un autre paramètre tout aussi important. C’est l’avantage stratégique que le pays d’Assimi Goïta offre à Vladmir Poutine dans le cadre de son objectif de titiller l’Occident en général et la France en particulier sur le sol africain. En cela, Emmanuel Macron devrait regretter d’avoir offert le Mali à la Russie sur un plateau d’or. Parce qu’il est vrai que certains impairs diplomatiques de la France ont plutôt facilité la tâche à Moscou. On se rappelle en effet de certains propos et agissements du président français ou de son ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, au lendemain du second coup d’Etat au Mali. Des erreurs sur lesquelles la Russie continue de capitaliser en renforçant sa présence et son influence dans la région. C’est sans doute dans ce cadre qu’il faut comprendre cette visite historique du ministre des Affaires étrangères russe à Bamako, la toute première de ce rang dans le pays sahélien.

Le Mali, un pays pivot

Si l’on s’accorde à situer le retour de la Russie sur le continent africain au début des années 2000, jusqu’à récemment sa présence demeurait néanmoins circonscrite à l’Afrique du nord (Algérie, Egypte et Libye). Mais ces dernières années, elle s’est de plus en plus débarrassée de son approche jusqu’ici discrète, pour épouser un expansionnisme plus assumé. Au point qu’elle n’hésite plus à bousculer certains partenariats jadis perçus comme étant immuables. C’est le cas en République centrafricaine. Dans cette optique, le Mali peut offrir une opportunité formidable à ce déploiement russe en Afrique. Au cœur d’une région en proie à une insécurité chronique et au milieu d’Etats en quasi-faillite, le pays du colonel Assimi Goïta passe tout d’abord pour un terreau fertile pour le tout premier argument de coopération de Poutine : l’aide sécuritaire. Si l’on y ajoute le contexte du rejet de la France, on réalise très vite que la Russie n’a pas d’efforts exceptionnels à consentir. Par contre, la menace potentielle pour les intérêts et l’influence de la France est non négligeable. En prenant racine au Mali, la Russie s’installe au cœur même d’un ‘’pré carré’’ français. Au-delà du Mali, ce sont le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, la Guinée, et même le Togo et le Bénin qui sont désormais à portée de la diplomatie russe. On comprend dès lors ce qui motive Sergueï Lavrov à effectuer ce déplacement sur le terrain aride du Sahel.

Apport sécuritaire surfait

A l’inverse, on ne comprend pas toujours ce que le Mali lui-même en tire comme avantage. Parce qu’en réalité, même l’apport sécuritaire de la Russie demeure, au vu de la situation qui prévaut sur le terrain, quelque peu surfait.

Boubacar Sanso Barry

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