Les 24 et 25 février 2023, la préfecture de Coyah a accueilli une rencontre des sages de la région de la Basse Guinée pour débattre de la problématique du foncier dans cette région. Appelée par le Kountigui, la rencontre à laquelle le président du CNT a pris part était officiellement dédiée à la lecture du saint Coran et à la sensibilisation à la paix. Mais il s’agissait en réalité d’une concertation autour de la problématique foncière résultant du fait que des ressortissants d’autres régions acquerraient des domaines entiers. Une question qui revient en filigrane depuis quelques années et qui avait donné lieu à la naissance de l’ONG Labé Sangni de Cheick Affan.
Le leader coutumier de la Basse Guinée a d’abord abordé la question des querelles qui minent les familles de la région. « C’est moi qui ai convoqué cette rencontre ici à Coyah. J’ai fait appel à ce beau monde, pour appeler les fils de la Basse Guinée à demeurer ensemble, à se donner la main ». Mais très vite, El Hadj Sékhouna aborde la question foncière. « La Basse Guinée est aujourd’hui confrontée à d’énormes problèmes domaniaux. Cela est la faute des propriétaires des domaines. Les familles sont divisées, la richesse prédomine les débats. Les autochtones ne s’entendent plus et à cause d’eux, on ne parle plus de famille unie. Si de tels actes se produisent en Basse Guinée, on est tenus obligés d’être ensemble pour laver le linge sale en famille. Et on ne peut pas faire ça sans organiser une lecture du Saint Coran », dit-il dans un premier temps
El Hadj Sékhouna demande par ailleurs que les domaines de tous ceux qui ont été expropriés leur soient restitués. Parce qu’à ses yeux, ce ne sont pas ceux qui ont acquis les terrains qui sont fautifs. Ce seraient plutôt ceux qui les ont cédés. « Disons-nous la vérité, il faut qu’on dise à nos amis, que les gens viennent avec leur argent en poche et personne ne retire avec force le domaine de quelqu’un. Les gens doivent arrêter de revendre seul le domaine appartenant à une famille, il faut mettre fin à cette pratique. On doit dire aux gens que la Basse Guinée n’est pas un lieu où on fait des plantations, c’est la capitale. Je demande aux populations de la Basse Guinée et toute la Guinée de se donner les mains, sinon ça ne pourra pas marcher. Si la Basse Guinée est sous tension, c’est toute la capitale qui sera en ébullition », déclare en substance le Kountigui.
S’exprimant lui aussi en langue nationale Soussou, le président du CNT a dit être porteur d’un message du président de la Transition. A ce titre, Dr. Dansa Kourouma a invité les populations de la Basse Côte à promouvoir la paix, la quiétude sociale. « Si la Basse Côte prône la paix, c’est toute la Guinée qui est en paix », estime-t-il en effet
Devant son auditoire, le président du CNT a repris l’idée qui lui plutôt chère, à savoir que transition-ci doit être la dernière en Guinée. D’où son insistance en faveur de l’unité.
Fodé Soumah