Comme nous l’annoncions précédemment, la ville de Kankan a vécu ce lundi 27 février au rythme de la grève des enseignants contractuels. Réunis en nombre, ils ont sillonné plusieurs services administratifs. En toile de fond, le paiement immédiat des arriérés des primes et leur intégration à la fonction publique.
‘’A bas Mory condé ! A bas Guillaume Hawing ! Les caméras ne remplacent pas les enseignants !’’ tels sont les slogans que les enseignants entonnaient en chœur le long de leur marche à travers la ville. Impayés depuis la réouverture des classes en octobre dernier, ils sont passés à la vitesse supérieure ce matin. Laye Camara, coordinateur régional livre les raisons du déclenchement de la grève. « Nous n’allons plus accepter les mots doux. Nous n’allons plus accepter les beaux discours. Trop, c’est trop. Chaque fois, on nous annonce l’arrivée d’une mission pour le paiement des primes depuis des mois, mais en vain. Nous attendons désormais l’arrivée de cette fameuse mission et nous continuerons jusqu’à ce qu’elle nous trouve en train de mener le combat. La seule chose à la laquelle nous croyons désormais est de poursuivre ces manifestations jusqu’à la satisfaction de nos revendications. Le montant qui a été utilisé pour payer les caméras pouvait servir à nous payer. Ces multiples caméras achetées ne remplaceront guère les enseignants. Ici à Kankan, nous ne fléchirons devant rien, ni personne pour ces réclamations dignes », martèle-t-il.
Une enseignante d’une école primaire que nous avons que nous avons interrogée au milieu de la manifestation déballe, pour sa part, les conditions précaires auxquelles ils sont soumis. « On a pris assez de dettes. Tous les jours, nous sommes utilisés pour tel ou tel. Beaucoup de fameuses promesses ont été tenues, mais aucune n’a été respectée. Donc, je suis prête pour ce combat », assure Mariame Koulibaly.
Pour rappel, les enseignants contractuels du pays exigent le paiement des arriérés de primes pour cinq mois. Ce mardi, ils promettent d’investir à nouveau la rue. Ils n’excluent de recourir aux élèves pour obtenir gain de cause de la part des autorités.
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com