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France-Afrique : le changement n’est pas qu’une incantation !

Ouagadougou en 2017, Montpellier en octobre 2021 et maintenant le discours du 27 février 2023 ! Emmanuel Macron multiplie les initiatives pour espérer trouver la bonne formule avec le continent africain. Mais ce n’est pas très évident pour le président français, en face d’une Afrique subitement devenue plus exigeante quant au respect à lui accorder et à la considération à lui témoigner. Ce n’est pas évident également parce que dans son rapport à l’Afrique, la France a du mal à faire évoluer son logiciel, au-delà des beaux discours et des nobles intentions. Emmanuel Macron a certes le mérite de reconnaître le problème et de consentir quelques efforts pour essayer de faire bouger les lignes. Mais la diplomatie africaine de la France semble tributaire de réflexes dont elle peine à se défaire. C’est pourtant à ce niveau que la rupture et le renouveau devront s’opérer et non dans une quelconque incantation.

Lucidité et courage certain

On retiendra du discours délivré hier par le président français, au-delà de quelques annonces symboliques, l’invite à « l’humilité » et la fin de la logique du « pré carré ». De la part d’Emmanuel Macron, c’est faire preuve de lucidité et d’un courage certain que d’admettre cette réalité par les temps qui passent. Encore que ce n’est pas comme si la France avait le choix. Au moment où elle se fait bousculer pratiquement dans toutes ses zones d’influence historiques sur le continent, le minimum qu’elle peut faire est de redescendre sur terre et prêter une oreille attentive à certaines exigences de ses partenaires africains. Parce que justement, le péché capital que le pays de Macron a jusqu’ici commis en Afrique est de s’y comporter comme s’il était en zone conquise. C’est notamment cette logique qui avait sous-tendu le sommet de Pau, en janvier 2020. Convoqués manu militari à cette rencontre, les dirigeants du G5 Sahel avaient été sommés par le numéro un français de reconnaitre que ce sont bien eux qui avaient fait appel aux soldats français de l’opération Barkhane.

Le défi de la matérialisation des promesses

En somme, il y a donc quelque chose de positif dans le fait que la France s’engage à traiter d’égal à égal avec ses partenaires africains. Une nouvelle fois, dirions-nous. Une évolution qui devrait sortir les relations franco-africaines de la logique de l’aide infantilisante pour celle de l’investissement. Mais dans les rapports entre la France à l’Afrique, des belles intentions à leur matérialisation, il y a souvent tout un océan. Or, c’est à l’aune de sa capacité à honorer ses engagements d’hier qu’Emmanuel sera jugé. Une belle promesse et une belle incantation, c’est à la portée du premier venu. Mais seuls les vrais leaders sont capables de passer des intentions aux actions. Et dans le cas présent, le défi de la matérialisation des engagements est d’autant plus important que pratiquement tous les prédécesseurs de Macron s’y sont cassés les dents. D’ailleurs, sait-on seulement à qui la France devra-t-elle témoigner respect et considération ? Est-ce aux leaders africains ? Est-ce aux peuples ? Question sans doute difficile à trancher. Car si aujourd’hui les Maliens semblent faire fusion avec les autorités de la Transition, ce n’est pas nécessairement le cas au Tchad, au Cameroun ou encore au Congo Brazzaville.

Boubacar Sanso Barry

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