L’hypothèse qu’un autre dialogue puisse se tenir avec exclusivement les forces politiques et sociales qui n’avaient pas pris part au récent conclave piloté par les facilitatrices n’est pas du goût de tout le monde. Les acteurs politiques qui avaient pris part à ce dialogue entre novembre et décembre dernier à Conakry, en particulier, sont remontés contre cette éventualité. Dr. Faya Millimono, le leader du Bloc libéral trouve que ce serait-là un « mépris » à leur égard.
Interrogé par la rédaction de Ledjely, l’opposant estime que demander qu’on reprenne le dialogue ce serait manquer du respect à « ceux-là qui ont répondu à l’appel et qui ont pris près d’un mois pour échanger entre Guinéens avec humilité ». Très amer, il trouve que « c’est comme si la Guinée était la propriété de quelqu’un ».
Le leader du BL en vient même à narguer les Forces vives de Guinée (FVG). Les principaux responsables de cette nouvelle entité étant tous en dehors du pays, Faya Millimon se marre de leur mouvement. « Ce sont des forces déplacées, les forces vives sont en Guinée », s’amuse-t-il
Parlant de l’implication de la CEDEAO dans le dialogue politique, tel que l’exigent justement Cellou Dalein, Alpha Condé et Sidya Touré, entre autres, Faya Millimono note que « la CEDEAO n’a jamais été absente et la CEDEAO est toujours la bienvenue pour accompagner la Guinée dans la gestion de la transition ».
Pour autant à la différence du porte-parole du gouvernement qui disait récemment que le « dialogue-là est derrière nous », le président du Bloc libéral dit que les acteurs des Forces vives sont « les bienvenus et on ne peut pas leur refuser qu’ils expriment ce qu’ils veulent ». Le cadre de dialogue étant permanent, cette éventualité est toujours possible, à ses yeux.
Pour rappel, les Forces vives constituées par le RPG arc-en-ciel et Alliés, le Forum des Forces Politiques, le Forum des Forces Sociales de Guinée, l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique, le FNDC politique, Le Front National pour la Défense de la Constitution projettent une manifestation le 9 mars prochain pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel. De l’avis de Dr Faya Millimono cette « manifestation projetée est inopportune », conclut-il.
N’Famoussa Siby