Les faits remontent au vendredi dernier. Mais la victime évacuée à Conakry n’a rendu l’âme que le dimanche dernier. Lancei Keita, boucher de profession, avait reçu une balle tirée par des militaires du camp de Soronkoni. Interrogé, le président du district de Soronkoni est revenu sur les circonstances du drame.
Une bavure de plus de la part des pensionnaires du camp de Soronkoni, situé à 55 km du centre-ville de Kouroussa. Le vendredi dernier, un groupe de jeunes a innocemment escaladé le mur d’enceinte du camp. Sur les instructions du président de district, ils étaient alors à la recherche d’un bœuf égaré. Une source leur avait dit avoir aperçu la bête dans les environs du camp. Malheureusement pour eux, ils seront prix pour des voleurs par les militaires du camp. Encore affligé par la disparition de Lanceï Keïta, le président de district, se sachant en partie responsable, explique : « J’ai commis Lancei Keita et autres citoyens de mon village d’aller à la recherche d’un bœuf. C’est ainsi qu’ils sont partis vers le camp. Car on nous avait dit que l’animal se trouvait à côté. Quand l’un d’eux a escaladé le mur pour attraper le bœuf, cela à coïncidé à l’arrivée d’un militaire, qui a tiré sur lui malgré les multiples présentations que ses amis ont faites ».
Assurant que les citoyens sont désemparés, le président de district, poursuit : « Nous ne savons pas qui nous protège réellement. Ceux qui sont censés nous protéger, nous sécuriser, ce sont les premiers à nous tuer, à nous brigander, à nous fragiliser, à nous maltraiter sans motif, ni raison valable. Cela nous effraie aujourd’hui », indique-t-il, en faisant allusion aux militaires du camp de Soronkoni.
La victime, Lancei Keïta, a rejoint sa dernière demeure hier lundi, laissant derrière lui deux veuves et six enfants. Selon des sources concordantes, les bérets rouges incriminés dans cette affaire auraient été mis aux arrêts pour des d’explications.
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com