Plaider ou exiger ? Le RPG-arc-en-ciel use des deux à la fois pour espérer obtenir la libération de ses responsables détenus à la Maison centrale depuis plus d’un an. Il s’agit notamment d’Ibrahima Kassory Fofana et Amadou Damaro Camara, respectivement ancien premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale. En Assemblée générale, ce samedi 17 juin, Lansana Komara, ancien ministre, par ailleurs secrétaire permanent du parti d’Alpha Condé, mettant en avant l’état de santé des détenus, a plaidé en faveur de leur libération. Cela, notamment, selon lui, pour éviter que la base, de plus en plus impatiente, ne se mêle à la danse.
Lansana Komara commence par noter que les responsables du parti en détention sont dans un état de santé qui nécessite qu’il leur soit permis de se soigner. Or, dit-il, « se soigner fait partie aussi du respect des droits de l’homme ». En conséquence, poursuit-il : « Du haut de cette tribune, nous demandons aux autorités actuelles de tout mettre en œuvre pour libérer nos camarades qui sont en prison, de tout mettre en œuvre pour laisser nos camarades aller se faire soigner dans le pays de leur choix, ça fait partie aussi du respect des droits de l’homme ».
Sa requête est par ailleurs d’autant plus légitime que les cadres dont il s’agit ont servi le pays. Comme pour dire que ce pays leur doit cette « faveur », s’il en était besoin. Envoyant manifestement un clin d’œil à Cellou Dalein Diallo, Lansana Komara assure en outre : « Ils ne vont pas fuir la justice de leur pays, ça c’est clair ! Ne pas fuir la justice de son pays, c’est aussi un acte de patriotisme. Donc, ce sont des patriotes ! S’ils voulaient fuir, ils l’auraient fiat depuis longtemps. Donc, ils ont accepté d’être jugés et maintenant, vous voyez l’allure du jugement… et s’ils sont malades, ils ont aussi le droit de se faire soigner. Maintenant, quand on a besoin d’eux, ils peuvent répondre à tout moment ».
Visiblement décidé à faire admettre sa doléance, l’ancien ministre de l’Enseignement technique convoque même le cas de Louncény Camara, décédé en détention. Une mise en garde subtile à l’endroit des autorités. En tout état de cause, menace-t-il, en fin de compte : « À l’allure où vont les choses, la direction nationale du RPG Arc-en-ciel ne peut plus maîtriser sa base ».
Ledjely.com