Que s’est-il vraiment passé la nuit dernière à la Maison centrale, la principale prison du pays ? S’est-il réellement agi d’une exfiltration de certains détenus, en rapport avec le massacre du 28 septembre, comme le prétendent les autorités ? Ce n’est pas le terme qu’utilise Pépé Francis Haba, le leader de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD). La thèse d’une exfiltration menée par un commando totalement déconnecté du reste de l’armée, cet acteur politique n’y croit guère. Il dit ne pas vouloir se laisser « entrainer dans ce piège-là ». D’autant qu’à ses yeux, la sécurité de la Maison centrale a été dernièrement renforcée.
Par ailleurs, selon Pépé Francis Haba, l’ancien chef de la junte et ses compagnons d’infortune n’ont aucun intérêt à s’engager dans l’aventure que l’on présente aujourd’hui comme une évasion. « Moussa Dadis Camara et ses co-accusés se sont engagés depuis des années pour que lumière soit faite sur cette affaire du 28 septembre. Donc si ces mêmes personnes décident de s’évader de prison, cela les compromettrait et les enfoncerait davantage », explique le leader de l’UGDD.
Suivant donc ce raisonnement, il estime qu’il est plus approprié de parler d’enlèvement. En ce que Moussa Dadis pourrait avoir été contraint. « Pour moi, ce n’est pas une exfiltration mais plutôt une sorte enlèvement. La situation est encore confuse, mais j’estime que s’ils se sont évadés de la prison, c’est sûrement contre leur gré pour une destination inconnue », confie-t-il.
Aux yeux ce Pépé Francis Haba, les personnes tapies derrière cet enlèvement, veulent compromettre le procès, alors que d’autres veulent que la lumière soit faite sur les évènements du 28 septembre 2009.
Mariama Ciré Diallo