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Guinée : l’ANAD de Cellou Dalein dénonce une « une gestion unilatérale et autoritaire » de la Transition

Est-ce le réveil de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) de l’opposant Cellou Dalein Diallo ? Est-ce une sortie qui préfigure la reprise de la contestation active des autorités de la Transition ? En tout cas, dans la déclaration qu’elle a publiée ce mercredi 29 novembre, cette coalition bâtie autour de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) n’a pas mâché ses mots. Au contraire, c’est à un véritable réquisitoire qu’elle s’est livrée au sujet de la gestion du pays par le Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), la junte qui s’est emparée du pouvoir à la suite du coup d’Etat qui a renversé le président Alpha Condé, le 5 septembre 2021. L’ANAD récuse jusqu’à la notion même de « Transition ». Parce qu’à ses yeux, il s’agit davantage de la « continuité d’un régime autoritaire qui entend s’accrocher au pouvoir aussi longtemps que possible et gouverner par la seule force des armes et non du droit ». Et pour illustrer leur désenchantement, les membres de l’alliance aligne des griefs qu’ils imputent au colonel Mamadi Doumbouya et à ses camardes d’armes du CNRD.

« Plutôt que de rompre avec les erreurs du passé », comme il s’y était engagé, le président de la Transition « les a répétées et amplifiées à la vitesse de la lumière », estime l’ANAD. L’alliance illustrant cette dénonciation par, entre autres, les manquements suivants :

  • L’élaboration unilatérale de la Charte de la transition et sa violation délibérée et répétée dont l’article 77 ;
  • L’hyper présidentialisation du régime réduisant ainsi au statut d’assujettis le gouvernement, le CNT et les organes judiciaires ;
  • Le refus, dans le mépris et l’arrogance, de répondre à l’appel au dialogue sur la transition des forces vives les plus représentatives de la nation ;
  • La mise en place du gouvernement de la transition sans concertation politique préalable ;
  • La désignation autoritaire des membres du CNT en imposant à la présidence de l’Institution une personnalité controversée dans le pays ;
  • La volonté dissimulée du CNRD de rester au pouvoir aussi longtemps que possible illustrée notamment par l’imposition d’un chronogramme irréaliste et onéreux (600 millions de dollars US) incluant le RGPH et le RAVEC ;
  • Le transfert au MATD de la responsabilité d’organiser les élections, en lieu et place d’un Organe de Gestion des Élections (OGE) ;
  • L’instrumentalisation à outrance de la Justice par l’Exécutif à des fins politiques ;
  • Les multiples atteintes portées à la liberté de la presse ;
  • Le gel des comptes et la dissolution ciblée des Conseils communaux pour les remplacer par des délégations spéciales en violation flagrante du Code des collectivités locales ;
  • La décision de nomination des membres des Conseils de quartier et de District par les gouverneurs de régions ;
  • La réquisition illégale de l’armée par le MATD pour le maintien et le rétablissement de l’ordre public ;
  • Les nombreuses nominations à caractère ethnique dans l’administration publique entrainant une rupture d’égalité entre citoyens ;
  • La restriction des droits et libertés des citoyens ;
  • La diatribe de Doumbouya contre la démocratie ;
  • La course effrénée à l’enrichissement illicite et la corruption à grande échelle ;
  • Les assassinats répétitifs en toute impunité, de plusieurs manifestants par les forces de défense et de sécurité ;

Autant de manquements et violations qui, selon l’ANAD, « ont altéré profondément le climat sociopolitique, conduit à la situation de blocage actuelle et transformé cette transition en un véritable cas d’école de démagogie populiste où le superflu l’emporte sur l’essentiel ».

Se fondant sur l’absence d’un chronogramme crédible et d’un budget réaliste des élections, d’un Organe de gestion des élections, d’un code électoral, d’un opérateur technique, d’un fichier électoral, l’ANAD juge que, deux ans après l’arrivée des militaires au pouvoir, « la volonté politique de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel dans le respect des règles et des principes de la démocratie et de l’État de droit n’existe plus au niveau de la junte guinéenne ».

Mais en ce qui la concerne, l’ANAD assure « qu’aucun glissement de calendrier ne sera accepté ».

Aliou Maci Diallo pour LeDjely.com

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