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Mamadi Doumbouya : le discours qu’il ne fallait pas tenir

Qu’est-ce qui s’est passé ? Que faut-il en retenir ? Difficile, en ce lendemain de l’adresse à la Nation du colonel Mamadi Doumbouya, de répondre à ces questions. Parce que la sortie du président de la Transition, loin de répondre aux supputations et autres spéculations, en rajoute plutôt aux interrogations. Tant sur le fond que sur la forme, il y avait certainement mieux à faire.

D’abord sur la forme, l’image du président que les Guinéens ont découverte ce mercredi soir sur le petit écran n’était pas celle rassurante qu’on espérait. On y a vu un président absent, le regard vide et articulant comme si le discours lui était imposé. Un président chez qui il n’y avait plus cette flamme et cette confiance que tout le monde a notamment remarquées quand le même Mamadi Doumbouya s’est exprimé du haut de la tribune des Nations unies, en septembre dernier. Le chef de l’Etat de ce mercredi soir renvoyait plutôt l’image de quelqu’un qui s’est finalement lassé des charges de président, physiquement usé par des jours à rester éveillé, dépassé par les évènements ou même tout simplement souffrant. Ce qui en soi a de quoi susciter de l’inquiétude.

Quant à l’exercice lui-même, il était aisé de remarquer qu’il était la réponse à une demande pressante de l’opinion publique. Le président de la Transition a tenu ce discours parce que, via notamment les réseaux sociaux, les Guinéens l’ont exigé, tambours battant. D’où cette flagrante absence de conviction dans la restitution du message par le président. Parce que visiblement à la base, il ne tenait pas à le faire.

Au titre de cette forme, on peut aussi relever la posture assise du président de la Transition. Dans l’absolu, rien ne lui impose une posture quelconque. Mais en 28 mois d’exercice du pouvoir, c’est la première fois que le colonel Doumbouya nous serve un discours solennel en étant assis. Lui dont l’une des caractéristiques reste la stature imposante et la forme physique qui en émane.

En ce qui concerne le message qui a été délivré, outre son caractère succinct – à peine 5 minutes – il y a qu’on ne peut pas se raccrocher à grand-chose. En dehors du très classique message de compassion en pareille circonstance, il y a que l’annonce du deuil national de trois jours. Aucune autre annonce ! Même pas une esquisse quant à la reconstruction des immeubles et habitations endommagés ou détruits. Rien non plus au sujet de mesures d’évacuation éventuelle des habitants des quartiers environnants, exposés aux risques de pollution. Quant à l’espoir que certains nourrissaient de voir le président profiter de cette occasion pour enclencher une dynamique de détente d’ensemble, au regard de ce qui a été servi, c’était manifestement trop surréaliste. En sorte qu’on peut se demander s’il n’aurait pas fallu finalement assumer les critiques et se passer de cette sortie. Le 31 décembre prochain – soit une dizaine de jours plus tard – offrant l’occasion de rebondir avec un message plus construit.

En tout cas, la prestation de ce mercredi, à plusieurs égards, était trop en deçà de l’enjeu et des attentes !

Boubacar Sanso Barry

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