C’est en tout cas ce que suggèrent des sources qui se sont confiées à notre rédaction. Selon ces dernières, deux événements de dernière minute enregistrés plus tôt le lundi 19 février, ont accéléré la décision de dissolution du gouvernement.
Le premier, c’est l’arrêté de suspension que celui qui était encore premier ministre a pris contre son ancien ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Alphonse Charles Wright. Des sources indiquent que la notification de cette décision a faite à l’intéressé, alors que ce dernier conférait avec les associations de presse, tôt ce lundi-là. Sauf que Charles Wright, comme il l’avait insinué dans la lettre réponse qu’il avait adressée au cours de la semaine précédente à Bernard Goumou, n’a pas voulu s’y plier. Tout au contraire, nous apprend-on, il aurait à son tour décidé d’engager des poursuites contre le chef du gouvernement, au motif que celui-ci, en représentant de l’Exécuif s’était immiscé dans le fonctionnement de la justice.
Mais pour Bernard Goumou, c’est la défiance de trop. Ivre de colère, le premier ministre rédige sa lettre de démission, à laquelle il joint tous les courriers échangés, sans omettre l’arrêté de suspension de Charles Wright et les injonctions de poursuites que celui-ci a émises à son encontre. Le tout est porté à l’attention du ministre secrétaire général de la présidence de la République.
Etait-ce un coup de bluff dans l’espoir que le général Doumbouya, réalisant l’ampleur de la crise, déciderait de sévir contre Charles Wright, au motif qu’il se serait rendu coupable d’insubordination à l’endroit du chef du gouvernement ? En tout cas, une publication de la lettre dans la presse aurait rendu le choix inéluctable.
Saisi de ces derniers développements, le président de la Transition est encore hésitant. Il tâtonne et se demande que décider. Et c’est alors qu’interviennent les membres du CNRD qui lui suggèrent d’en profiter pour débarrasser le plancher. On lui rappelle à l’occasion que les membres du gouvernement dont il est question, dans leur écrasante majorité, n’ont pas été à la hauteur des attentes. C’est ainsi qu’au niveau de ce cercle restreint qui tient le cœur du pouvoir, la décision est prise de dissoudre le gouvernement. La suite, on la connait !
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