Au Sénégal, c’est un jeune de 44 ans qui vient d’être porté à la tête du pays. Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’ex-parti PASTEF n’a pas eu besoin d’un projet d’un de loi pour battre la vieille classe politique dans les urnes. Un fait qui arrive au moment où cette question suscite beaucoup de réaction en Guinée.
Des résultats de la présidentielle de dimanche dernier au Sénégal, Aliou Bah, président du parti Model, pense tout d’abord qu’il s’est davantage agi d’un vote sanction contre Macky Sall que d’une adhésion au programme de Diomaye Faye. « Les Sénégalais ont exprimé un certain rejet du candidat de la mouvance à qui ils ont fait porter le passif de la gouvernance de Macky Sall », analyse Aliou Bah.
Avec l’âge auquel le nouveau président sénégalais arrive ainsi au pouvoir, il ne manque pas de faire des envies dans d’autres pays africains dont la Guinée où le problématique de l’accès des jeunes aux instances de décisions relève des débats de l’heure. Pour autant, le leader du Model tient à faire remarquer que le statut de ‘’jeune’’ en soi n’est pas suffisant. « Les jeunes doivent revendiquer des compétences. Ils doivent aussi s’impliquer. C’est en ce sens que nos Etats peuvent changer dans le bon sens », recommande-t-il.
Que la Guinée s’inspire du Sénégal, Aliou Bah n’y est point opposé. Mais il n’y a cependant pas de comparaison à établir, dit-il. Les contextes n’étant pas toujours identiques. « Le Sénégal a une histoire particulière. La Guinée en a une autre. Il ne faut pas prendre les éléments de surface pour faire une comparaison. On risque de fausser complètement le raisonnement. Le Sénégal a une tradition des élections. Le premier député sénégalais a été élu en 1910. Ils ont commencé à voter depuis plus d’un siècle. En Guinée, nous n’avons pas un cycle électoral permanent qui soit connu. Jusqu’à présent, les élections sont une probabilité », souligne-t-il.
Aliou Bah