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Procès du 28 septembre : le plaidoyer très politique de Toumba Diakité

Cette fois, on tend vraiment vers la fin du procès du 28 septembre. Le verdict est même attendu le 31 juillet prochain. Les plaidoiries ont été clôturées hier mercredi avec les conseils d’Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba. Et le président du tribunal en a même profité pour inviter notamment les accusés à livrer un dernier message en forme d’auto-plaidoirie. Occasion que l’ex-aide de camp de Moussa Dadis Camara a mise à profit pour livrer un plaidoyer plutôt politique, en invitant le « pouvoir actuel » à s’inspirer du même procès du 28 septembre. Un procès plein d’enseignements, selon lui, aussi bien pour l’ensemble des forces de défense et de sécurité que pour le pouvoir que gère aujourd’hui le général Mamadi Doumbouya. En particulier, il voudrait que le procès du massacre dans l’enceinte du stade de Conakry contribue à faire comprendre à l’ensemble des FDS que le peuple a droit au respect.

Mais avant, Toumba Diakité a tenu à rassurer qu’il n’a de rancune contre personne. « Je remercie Dieu, et c’est en lui que je mets toute ma confiance pour qu’il tranche entre moi et ceux qui ont été la cause de ma présence ici. Je ne fais que suivre mon destin. Je ne considère personne ici comme un ennemi. Ça, c’était déjà préétabli dans l’organigramme divin. Donc tout cela allait arriver », déclare-t-il notamment.

Mais à l’en croire, l’intérêt de ce procès, l’intérêt réside dans l’impact qu’il pourrait avoir dans la dissipation des incompréhensions entre d’une part les forces de défense et de sécurité, et de l’autre, le peuple guinéen. Ces incompréhensions qui font la trame de l’histoire, il prie pour que le procès qui s’achemine vers son terme, puisse être à les minorer. « Je voudrais que ce procès puisse servir, pour nous l’armée – puisque la plupart des événements que notre pays a connus (ont résulté de) l’incompréhension du manque de confiance entre l’armée et les forces de sécurité du pays (d’un part), et le peuple qu’elles sont censées protéger, de l’autre. Il faut que ceux qui nous écoutent puissent retenir des expériences (que confère) ce jugement que la population civile, de la part de son armée, ne mérite pas ce qu’elle est en train de connaître », plaide-t-il.

Mais Aboubacar Sidiki Diakité se veut encore plus pratique. Son appel au ressaisissement, il l’adresse plus directement à ceux qui, comme à l’époque où les crimes du 28 septembre ont été commis, administrent le pays, dans un contexte de transition militaire. « Même le pouvoir en place doit en tirer les leçons, puisque tout pouvoir est éphémère. On doit respecter le peuple. Ce qu’on n’avait pas, il faut le reconnaître. De ce procès, nous avons beaucoup appris. Nous qui sommes accusés et d’autres qui nous suivent de partout, chacun a appris quelque chose », conclut-il.

Ce message, faut-il le prendre comme tel ou bien s’agirait-il là d’un indice quant à la volonté de l’ancien aide-de camp de Dadis Camara de tâter le terrain politique. En tout cas, on avait à un moment prêté à Toumba Diakité des intentions de capitalisation de l’aura suscitée par son audition devant le tribunal criminel, en vue d’une reconversion en politique.

Fodé Soumah

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