Au cours du point de presse qu’ils ont conjointement animé ce jeudi 25 juillet, les porte-paroles de la présidence de la République et du gouvernement ont aussi abordé le musellement de la presse symbolisé par le retrait des agréments des principaux médias du pays, intervenu le 22 mai 2024. Comme le gouvernement l’avait par le passé, ils ont plutôt relativisé la conclusion que l’opinion publique dresse de cette décision. Il ne s’agirait que de trois médias sur un total de plusieurs d’autres. Mais en plus, le général Amara Camara, ministre secrétaire général de la présidence de la République a rajouté une touche de souveraineté. En gros, c’est l’Etat qui octroie les agréments, quand il décide de les retirer, cela relèverait de l’ordre normal des choses.
A en croire le porte-parole du gouvernement, il y a une sorte de surenchère dans le débat relatif au retrait des agréments de certains médias. « Il n’y a pas de crise majeure entre la presse et l’État dans notre pays. Il y a un certain nombre d’organes de presse, trois je crois, dont les agréments ont été retirés pour des raisons bien expliquées. Il ne faut pas réduire la presse guinéenne à cela… Il n’y a que trois organes de presse qui sont sous cette sanction. Vous êtes tous ici, vous exercez librement. En tout cas, je n’ai pas de contrainte à faire comme ce que vous faites… mais cela reste dans le cadre de la critique légitime et normale. Et personne d’entre vous n’est persécuté pour cela. Il faut donc éviter de s’approprier des arguments qui sont développés juste pour détruire l’image », a lancé Ousmane Gaoual Diallo
Quant au fait que plusieurs dossiers de demande d’agréments sont en souffrance sur la table du ministre de l’Information et de la Communication, le porte-parole du gouvernement a expliqué les procédures suivent leur cours normal.
Le ministre porte-parole de la présidence, lui non plus, n’accrédite pas la thèse de la crise entre la presse et l’Etat. Certes, il y a le retrait des agréments de Djoma, Espace et FIM. Mais ce sont « des décisions qui ont été prises administrativement, pour dire que c’est l’État qui donne (les agréments), l’État a repris », répond le général Amara Camara. En somme, quand le « propriétaire reprend ce qu’il avait donné, où est le problème » ? D’autant que « ça ne s’est pas fait à visage caché. Cela veut dire que l’Etat joue pleinement son rôle pour le bien-être et la stabilité du pays », rajoute le ministre secrétaire général de la présidence de la République.
Mieux, poursuit-il : « Il existe aussi des voix absolument légales pour faire des recours, pour dire qu’on n’est pas d’accord avec telle ou telle mesure. Et la justice viendra dire s’il y a eu abus ou s’il n’y en a pas eu ».
Et en conclusion, lui aussi note : « Un pays ne se limite pas à trois organes de presse. On ne peut pas dire qu’en Guinée, il y a une crise. S’il y avait une crise entre la presse et l’administration, on ne serait pas dans cette salle aujourd’hui en train de parler ».
Fodé Soumah