Malgré la chape de plomb qui règne en Guinée depuis des mois, des structures de la société voudraient publiquement faire entendre un son de cloche différent de celui que soutiennent les autorités de la Transition. Ainsi, des appels à manifestation sont lancés pour les 30 et 31 juillet et le 1er août 2024. Si ceux qui sont à la base de ces appels s’y sont pris plutôt discrètement, au Gouvernorat de Conakry, on reconnait que des courriers dans ce sens ont été adressés aux communes de Dixinn, Gbessia, Matoto et Ratoma. Sauf que la Gouverneure de la ville s’y oppose en vertu des mesures d’interdiction des « manifestations politiques sur les voies publiques en République de Guinée », selon un communiqué du Gouvernorat relayé par ce dimanche soir par la télévision nationale.
« Au regard des mesures administratives et sécuritaires prises par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), interdisant les manifestations politiques sur les voies publiques en République de Guinée, la gouverneure de la ville de Conakry informe la paisible population de Conakry, que ces différentes dispositions d’interdiction restent et demeurent en vigueur, et ce, en raison de l’existence de risques de troubles graves à l’ordre public », telle est la substance de ce communiqué.
En conséquence, la gouverneure de la ville de Conakry via son chef de cabinet, Mohamed Sidy Sangaré (signataire du communiqué, ndrl) « invite la population à vaquer librement à leurs activités quotidiennes, tout en les rassurant que toutes les dispositions d’ordre sécuritaire sont prises par les services publics compétents ».
Il est à préciser que ces appels à manifestation interviennent dans un contexte de crise contenue entre les autorités de la Transition d’une part et de l’autre, les acteurs de la société civile et politiques. Une crise aujourd’hui incarné par la disparition forcée de Foniké Menguè et Billo, responsables du FNDC dont l’enlèvement, le 9 juillet dernier, est intervenu après l’annonce par eux d’une manifestation jadis programmée le 11 juillet. Depuis, il y a une grosse mobilisation de la part en particulier des organisations de la société civile à l’international. Mais pour l’heure, on demeure toujours sans nouvelle des deux activistes.
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