Au cours de la plénière du CNT de ce mardi 14 août 2024, consacrée à la programmation budgétaire pluriannuelle 2025-207, la problématique de la qualité du riz sur le marché guinéen s’est invitée dans les débats. Certains dénonçant en effet la qualité du riz aujourd’hui proposé aux consommateurs guinéens. Mais à en croire le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée (CCIAG), ce débat est fruit d’une campagne d’intoxication instaurée par des médias et des communicants se livreraient à un certain chantage.
C’est le président du CNT lui-même qui a engagé les débats. « Avant de rentrer ici, j’ai reçu un message d’un citoyen guinéen qui vit aux Etats-Unis et qui m’a informé de la mauvaise qualité du riz qui arrive en Guinée. Parlez-nous de la situation du riz sur le marché », a directement attaqué Dr. Dansa Kourouma.
Aussi directement interpellé, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée (CCIAG) s’en prend aux médias et aux communicants qui, au service de causes peu avouables, se livreraient à cette campagne en jetant l’anathème sur les opérateurs économiques.
« Qu’est-ce que les médias font ? Je m’excuse du terme, mais parfois ils écrivent à nos importateurs du riz et leur demande de l’argent, si le monsieur ne donne pas quelque chose, ils font exprès d’écrire sur la prétendue mauvaise qualité du riz. Ce sont les communicants qui font exprès pour vendre leurs messages qu’ils envoient sur les sites. Si l’importateur concerné ne leur donne pas l’argent, ils cherchent à négocier, si l’importateur donne l’argent, ils effacent le message », se défend Mamadou Baldé
Autrement, s’adressant lui aussi à Dr. Dansa Kourouma : « Je peux vous rassurer, Monsieur le Président, vérifiez en Sierra Leone, au Mali ou encore au Libéria, la Guinée dispose du meilleur produit ».
Néanmoins, pour mettre fin ce type de polémique, le président de la CCIAG propose que les opérateurs économiques puissent s’orienter vers l’industrialisation du secteur agricole. Quelques acteurs seraient prêts à y aller. Mais ils seraient freinés par le fait qu’ils ne disposeraient pas de domaine pour installer les industries en question. C’est pourquoi plaide-t-il : « C’est à nous de faire venir les industriels. Ce que nous demandons, c’est le domaine où implanter les zones industrielles, faciliter la procédure de trouver les domaines industriels. Mais le problème, lorsqu’on commence une démarche ici, on peut courir six mois, huit mois, sans connaître un résultat au niveau de l’administration publique ».
L’autre frein, c’est le manque également d’entrepôts de stockage. Or, « si on ne peut pas trouver des entrepôts pour stocker, on risquera d’avoir des crises alimentaires parce qu’on n’a pas où stocker. Il y a certains qui sont prêts à faire débarquer deux ou trois voire quatre navires au même moment », déplore-t-il.
N’Famoussa Siby