Tout le monde se rappelle sans doute du débat sur les injonctions aux fins de poursuite judiciaire que l’ancien ministre de la Justice émettait quasiment quotidiennement. On doit en particulier avoir en mémoire le bras-de-fer que Charles Wright avait eu avec les magistrats sur la publication de ces injonctions sur les réseaux sociaux. Et visiblement, l’actuel Garde des sceaux ne partageait pas cette surenchère dans la communication de son prédécesseur. En tout cas, profitant de la Synergie des médias organisée à l’occasion de l’An 3 du CNRD, Yaya Kaïraba Kaba a estimé que cette approche de l’ancien ministre Charles Wright relevait d’un certain « populisme ».
« La justice doit sortir des réseaux sociaux. Je me suis employé à cela sans en faire une publicité tapageuse. Nous posons des actes, nous amenons tout le monde, à commencer par vous de la presse, à en parler à notre place. Les injonctions dont vous faites état, à mon sens, participent beaucoup plus au populisme qu’à une véritable stratégie pour obtenir des résultats concrets », a déclaré l’actuel ministre de la Justice.
Poursuivant, le ministre des Droits de l’homme estime que lorsque les injonctions sont plus nombreuses que les orientations et les directives, ça instaure un climat de méfiance, « ce qui écorche sérieusement la sérénité du travail que nous devons abattre », explique-t-il.
Au cours de cette sortie, le ministre de la Justice s’est aussi prononcé sur les arrestations et les conditions de détention à la Maison centrale qui sont dénoncées par les organisations de la société civile, pour ce qui est de la prison civile de Conakry, Yaya Kaïraba Kaba promet de s’employer à améliorer les conditions de détention. « Des instructions fermes sont données dans les juridictions en ce qui concerne la diligence intégrée dans l’examen des procédures. En matière de flagrant délit, que l’audience se tienne tout de suite ou plus tard le lendemain comme l’indique le texte. J’y veille toujours en matière de droits de l’homme, sur l’hygiène à l’intérieur de nos lieux de détention. Je veille sur la sécurité et la santé de la population carcérale. J’y veille jusqu’à vérifier les dates de péremption des médicaments qui sont destinés aux détenus », rassure-t-il.
N’Famoussa Siby