Au terme d’affrontements qui ont lieu hier jeudi 12 septembre, entre deux communautés de la commune rurale de Gbérédou Baranama, on déplore quatre morts, au moins un porté-disparu et des blessés graves. Une mine que les deux camps se disputent la propriété est à la base de ces violences.
Le sous-préfet de Gbéredou- Baranama a passé une bonne partie de la journée d’hier caché quelque part. La faute à un conflit foncier entre les populations voisines de Gbérédou Baranama centre et celles de Sanana. Selon nos sources, c’est une zone minière appelée Farako interdite par le préfet de Kankan l’année dernière et dont l’exploitation se poursuivrait, à en croire les citoyens de Sanana, qui a mis le feu aux poudres. Au téléphone tard hier nuit, le sous-préfet de Gbéredou Baranama, lieutenant-colonel Faya Mamadouno, a confirmé l’affrontement. « Il y a effectivement eu un affrontement et il a été très violent. Il y a eu des blessés graves, et on vient de m’informer qu’un corps a été retrouvé dans la brousse, à l’endroit où l’affrontement a eu lieu », indiquait-il.
Seulement, ce bilan s’est alourdi depuis avec la mort confirmée de quatre citoyens dont on sans nouvelles depuis leur arrestation hier, après leur retour à Gbérédou Baranama.
Sur l’historique du drame, le sous-préfét soulignait que le domaine litigieux est revendiqué par trois villages. « Depuis l’année dernière, le préfet a interdit l’exploitation minière sur une zone de conflit appelée Farako. Mais récemment, les agents des eaux et forêts qui surveillaient la zone ont été battus par certaines personnes. Nous avons alors demandé aux Sotikèmos des trois villages de constituer des équipes pour surveiller le site. Deux villages, Takoura et Gberoudou Baranama ont présenté leurs hommes, mais Sanana n’a pas envoyé les siens. Il y a régulièrement des petits affrontements dans la zone. Mais aujourd’hui, à ma grande surprise, j’ai été informé que les habitants de Sanana sont allés attaquer les gardiens sur le site, avec le prétexte que ces derniers travaillaient sur le domaine. Je me suis immédiatement rendu à Sanana, et une fois sur place, ils m’ont empêché de bouger. Il a fallu l’intervention de la gendarmerie pour que je sois libéré. Actuellement, nous sommes avec les blessés de Sanana, tandis que les habitants de Gberédou Baranama ont pris en otage quatre citoyens de Sanana, revenant de Kankan, menaçant de les tuer. De l’autre côté, les habitants de Sanana nous avertissent que si leurs enfants ne sont pas libérés, ils descendront à Baranama », racontait-il.
Justement, de ces quatre « otages », la mort de trois serait confirmé, nous rapporte-t-on.
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