En août dernier, Mohamed Sylla, un taxi-motard mourrait à Forodougou, dans la préfecture de Forecariah, suite à plusieurs coups de couteau. Hier lundi, les agents du commissariat central de Coyah ont présenté Morlaye Camara, son présumé assassin.
C’est à la suite de la plainte d’Abdoul Karim Sylla, le père du défunt Mohamed Sylla que les enquêtes ont été lancées. Mais surtout suite à la pression que les services de sécurité ont exercée sur ses parents que Morlaye dit s’être rendu.
Sur les circonstances de la mort de Mohamed Sylla, en août, le présumé auteur et les services de sécurité donnent des versions différentes. Pour les enquêteurs, Mohamed a été assassiné après avoir résisté au vol de sa moto. Selon la version de la police, Morlaye et son complice présumé, Mohamed Larone (en cavale), avaient sollicité le défunt pour les accompagner dans leur village natal. Mais en cours de route, ils l’ont attaqué pour s’emparer de sa moto. Sauf qu’il n’a pas voulu se laisser faire. Alors, Morlaye l’aurait poignardé sur le côté droit de son ventre, avant de prendre sa moto. Moto dont il se servait d’ailleurs pour faire le taxi-moto à Kindia.
S’il ne nie pas sa responsabilité dans la mort de Mohamed Sylla, les circonstances qu’il livre sont néanmoins légèrement différentes. A l’en croire, tout a commencé au mois de juin dernier. Alors qu’il marchait, il aurait ramassé un sac contenant une somme 600 000 GNF, un téléphone de marque Samsung A14 et « deux billets étrangers ». Quand il en a parlé à Mohamed, celui-ci lui aurait suggéré de lui remettre les deux billets étrangers afin qu’il les montre à son « grand » cambiste. Ce que Morlaye aurait accepté. A la vue de « deux billets », le « cambiste » aurait confié à Morlaye : « petit, ta vie est faite avec ces deux billets ».
Dépensant les 600 000 GNF et le fruit de la vente du téléphone, il aurait eu de la peine à récupérer les fameux « deux billets étrangers ». « Après deux mois sans suite au sujet de mes deux billets étrangers, le 28 août 2024, j’ai retrouvé Mohamed de nouveau, qui m’a dit qu’il n’a plus d’informations sur son grand cambiste. Avec ça, je lui ai retiré sa moto afin de la revendre, mais son père m’a supplié de ne pas le faire », explique Morlaye
C’est dans ce contexte qu’il dit un jour au papa de Morlaye que Mohamed devait l’accompagner dans son village. « Arrivé à Forodougou, j’ai encore réclamé mes deux billets auxquels mon avenir était lié. De discussions en discussions et sous l’effet de la colère, j’ai donné un coup de couteau au niveau de son ventre, il a pris la fuite et c’est dans cette fuite que je lui ai mis deux autres coups de couteau, toujours au niveau du ventre et j’ai trimbalé son corps non loin de la route et j’ai pris sa moto pour partir à Kindia », reconnait-il.
Morlaye indique néanmoins s’être rendu lui-même. « C’est alors que j’étais à Kindia que j’ai appris qu’on a arrêté mes parents et c’est mon oncle qui m’a intimé de me rendre, sinon mes parents ne seront pas relâchés. J’ai pris le courage de me mettre à la disposition des autorités et mon oncle m’a accompagné à la gendarmerie de Kindia, puis on m’a déposé à la prison civile de Kindia avant d’être remis aux agents du commissariat central de police de Coyah », soutient-il
Après ces explications, Morlaye Camara a été conduit devant le procureur de la République près le TPI de Coyah.
Balla Yombouno