Nous sommes à quelques heures de la rentrée scolaire, mais de nombreux parents d’élèves n’ont pas encore acheté les fournitures scolaires de leurs enfants, faute de moyens. Contexte économique difficile oblige, les vendeurs de fournitures scolaires se plaignent, eux aussi, de la rareté des clients.
Néanmoins, en dépit de la conjoncture dont se plaint tout le monde, certains parents d’élèves confirment que leurs enfants reprendront le chemin de l’école ce mercredi. Ibrahima Bangoura, est l’un d’entre eux. Ce père de trois enfants que nous avons rencontré au rond-point de Matoto a acheté les fournitures pour ses enfants. « La première semaine de cours est importante, raison pour laquelle je me suis sacrifié pour acheter les fournitures scolaires de mes enfants. Bien que les temps sont durs. Même s’il fallait emprunter de l’argent, j’allais le faire pour que mes enfants reprennent les cours au même titre que les autres enfants », explique-t-il.
A l’inverse, les enfants de Zenab Yattara n’iront pas à l’école demain. Son mari n’ayant pas encore touché son salaire du mois de septembre, le couple se retrouve dans l’incapacité de trouver toutes les fournitures scolaires requises. « Mes enfants n’iront pas l’école le 25 septembre, je vais devoir attendre le mois d’octobre. Je pouvais les envoyés à l’école sans payer les frais de scolarité, car je connais bien le fondateur de leur école. Mais le problème est qu’ils n’ont pas de fournitures scolaires, car mon mari n’a pas été payé d’abord. Donc, les enfants vont devoir attendre », avoue-t-elle.
La conjoncture du moment, Namarie Camara, elle, l’a anticipée. Avec 5 enfants, elle a commencé à acheter les fournitures dès le début des vacances. Ce qui fait que demain, ses enfants iront bien à l’école. « Dès la fermeture des classes, je commence à acheter petit à petit les fournitures de mes enfants. Chaque fois que j’ai de l’argent, j’en achète une partie. Et en ce moment-là, c’était moins cher. Quand les autres mamans se battent au marché pour acheter les fournitures, moi, je suis tranquille chez moi », détaille-t-elle sa stratégie, avec un brin de triomphalisme.
Mais c’est peut-être du côté des vendeurs et vendeuses qu’on éprouve le plus la crise. Si habituellement rentrée des classes rime avec des revenus supplémentaires pour ces vendeurs, ce n’est pas le cas cette année. Aminata Cissé, vendeuse d’uniforme, installée à même le sol au bord de la route, se plaint ainsi de la rareté des clients. « Depuis 8 heures, je suis ici, mais je n’ai pas réussi à vendre une seule tenue. Vraiment les temps sont durs », confie-t-elle.
Maféring Camara, elle, se livre à un exercice de comparaison. « Cette année, rien ne marche. Les affaires deviennent dures d’année en année, on se plaignait de l’année passée, mais cette année est pire. Les sacs que nous avons l’habitude d’acheter à 50 000 GNF, cette année, nous avons acheté le même modèle à 70 000 GNF en gros pour vite liquider, je suis obligée d’ajouter 5.000 GNF », explique-t-elle.
Djenaba Mara