Nous l’annoncions dans une de nos précédentes publications. Les jeunes de Boma, un secteur de la commune rurale de Samoé, érigent depuis ce matin des barricades, sur la nationale N’zérékoré-Macenta. Ils protestent contre le manque de courant dans leur secteur depuis septembre dernier.
Le choix de ce jour de mardi n’a rien d’un hasard. Mardi est en effet le jour où plusieurs véhicules bougent de N’zérékoré pour Conakry. Mais ce matin, très tôt, le trafic routier sur la nationale N’Zérékoré-Macenta était perturbé. Plusieurs barrages étaient érigés le long du trajet. « La fois dernière, quand nous sommes allés voir les autorités à savoir le maire et le sous-préfet, ils nous ont dit que le ministre avait déjà signé le l’ordre de mission de l’équipe qui doit acheminer le transformateur à N’zérékoré. Depuis, on ne voit pas le transformateur et on a aucune suite. C’est ainsi que nous sommes sortis ce matin, sans violence, ni incendie de pneus. Une façon pour nous de les appeler (autorités), à négocier avec nous », explique Daniel Foromo Nyanbalamou, un des jeunes manifestants.
Pour y faire face, le maire, dans un premier temps, s’est employé à sensibiliser les manifestants. Mais alors qu’il en était à cette méthode douce, les forces de maintien d’ordre y sont arrivés avec des jets de grenades lacrymogènes. Une intervention qui s’est soldée par l’interpellation de 3 jeunes manifestants. Des arrestations qui muent tout de suite en nouvelles revendications. « Quand le maire de N’zérékoré, Fassou Goumou, est venu nous a sensibiliser, on avait commencé à enlever les barrages. Vu qu’il nous avait assuré que le transformateur bougeait aujourd’hui et que dans une semaine il arriverait ici. Et nous déplorons que pendant que nous étions en négociation avec Fassou Goumou en présence du commandant de la CMIS, subitement, la gendarmerie est venue jeter du gaz lacrymogène sur nous. Elle a arrêté trois de nos amis. Nous demandons leur libération immédiate », exige désormais Daniel Foromo.
Daniel qui en profite pour assurer que si au bout d’une semaine, le transformateur n’est pas arrivé sur zone, la manifestation qui sera organisée sera d’une plus grande ampleur.
Il est à noter que c’est précisément le 8 octobre dernier que ces jeunes avaient rencontré les autorités locales de Samoé pour attirer leur attention sur ce manque de courant dans leur secteur. Ils avaient menacé de descendre dans la rue, si des dispositions n’étaient pas prises pour résoudre la crise énergétique. Eh bien, ce matin, c’est cette menace qu’ils ont mise à exécution
Niouma Lazare Kamano, correspondant régional pour ledjely.com