La préfecture de Beyla est frappée par un manque criard d’infrastructures administratives adéquates dans les localités. Le peu existant est aussi dans un état de dégradation très avancée. Aucune initiative n’est envisagée pour remédier à ce déficit, malgré les nombreuses sollicitations.
Pour toucher du doigt cette réalité, il faut faire un tour dans la commune rurale de Gbessoba située à environ 75 kilomètres du chef-lieu de la préfecture.
Selon Alpha Gbessoba Diallo, président de la jeunesse, c’est un vieux bâtiment construit dans les années antérieures qui sert de bloc administratif. Dans ce local, un seul bureau fait office de siège pour le sous-préfet et son adjoint, mais aussi les postes de police et de gendarmerie. Dans la salle d’attente, les regards s’attardent sur les fauteuils délabrés, entremêlés des bancs ordinaires.
Dans le bureau du sous préfet et de son adjoint, par exemple, rien ne laisse croire que des responsables y travaillent : chaises, fauteuils, tables et documents, tout est en désordre et poussiéreux. Des nids de guêpes et des toiles d’araignée sont perceptibles partout. Une partie du plafond est trouée. Des souris et autres petits rongeurs y font également la fête.
Cette municipalité arrive tant bien que mal à faire de maigres recettes qui ne peuvent pas supporter les charges d’une rénovation, indique un conseiller communal. « Les recettes de la collectivité sont très faibles. Nous avons d’énormes difficultés ici. Il a fallu l’ANAFIC et d’autres projets ou ONG pour nous permettre de faire certaines réalisations comme le marché, les ouvrages de franchissement et les forages», a-t-il indiqué. «Nous tendons la main aux ressortissants et au gouvernement de la transition pour nous aider à avoir un bloc administratif fiable », poursuit-il.
Mory Camara, un citoyen de la localité ne cache pas son amertume. Cette situation oblige le sous préfet à transformer son habitation en bureau. « le sous-préfet fréquente rarement son bureau. Il travaille tout le temps à son domicile. Une réalité qui illustre parfaitement des lacunes dont souffre l’administration locale », dit-il.
Face à cette situation déplorable et déshonorante, il est urgent que l’Etat prenne des dispositions pour rénover ou construire des bâtiments abritant les services publics.
Amara Papsoul BAMBA, depuis Beyla