La Guinée n’ira pas à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc. Battus 1-0 par la Tanzanie lors de la sixième et dernière journée des qualifications, les Guinéens, pourtant deuxième de leur poule, ont manqué une opportunité cruciale de se qualifier, un simple match nul etait suffisant à défaut d’une victoire. Cette défaite plonge le pays dans une profonde désillusion, comme en témoignent les réactions de nombreux supporters.
Depuis la fin du match, l’ambiance à Conakry est morose. Les rues sont silencieuses, les cafés désertés par endroits, et même les habituels débats enflammés ont laissé place à une atmosphère pesante. Pour beaucoup, cette élimination est une énième déception, alimentant un sentiment de résignation face aux performances irrégulières du Syli national.
Ismael Sampou, fervent supporter du Syli national, exprime sa frustration . « C’est une performance décevante. Même un match nul aurait suffi, mais encore une fois, on tombe dans la déception. Certains parlent d’une possible conspiration avec le changement d’horaire du match, mais la vérité est qu’il faut jouer avec détermination jusqu’à la dernière goutte de sueur. Aujourd’hui, cela n’a pas été le cas. Je suis surtout peiné pour notre attaquant, Serhou Guirassy, qui a tout donné pour cette équipe et dont la course pour le Ballon d’or africain risque de s’arrêter là », dit-il.
Thierno Diallo, lui, pointe du doigt les problèmes structurels du football guinéen. « C’est incompréhensible que la Guinée ne puisse pas se qualifier dans une CAN à 24 équipes. Le fait de ne pas jouer à domicile nous a beaucoup coûté. À un moment, il faut que l’État revoie les infrastructures sportives du pays, car la grandeur d’une nation passe aussi par sa souveraineté infrastructurelle. Malgré tout, atteindre la dernière journée avec une chance de qualification relevait presque du miracle après avoir perdu nos deux premiers matchs. C’est maintenant aux autorités de tirer les leçons de cet échec », fait-il remarquer.
Pour Alhassane Cheick Camara, la défaite face à la Tanzanie est un coup dur, mais il reconnaît la supériorité de l’adversaire. « C’est une défaite cruelle, surtout après trois victoires consécutives qui avaient redonné espoir au public. Mais face à une Tanzanie qui nous a battus à deux reprises, il faut admettre qu’ils méritent leur qualification. Le football est ainsi : parfois on gagne, parfois on perd, et aujourd’hui, ce n’était pas notre jour », soutient-il.
Aguibou Baldé, enfin, insiste sur la nécessité de tourner la page et de se concentrer sur l’avenir. « Très déçu. Nous avions la qualification en main. Avec un match nul, nous serions au Maroc. Mais comme souvent, c’est dans ces moments de confiance que tout s’écroule. Maintenant, il faut oublier cette CAN et se préparer pour les éliminatoires de la Coupe du monde », indique-t-il.
Au-delà de la performance sur le terrain, de nombreux observateurs pointent les failles structurelles et organisationnelles du football guinéen. L’absence d’infrastructures modernes, obligeant l’équipe à jouer ses matchs « à domicile » à l’étranger, est un problème récurrent. De plus, les choix tactiques de l’entraîneur, notamment l’absence de changements rapides lors du match, ont également été critiqués. Si l’amertume est grande aujourd’hui, nombreux sont ceux qui espèrent que cet échec servira de leçon pour l’avenir.
Thierno Amadou Diallo