Les relations entre le Liberia et la Guinée ne seraient pas au beau fixe et tanguent plutôt vers un conflit. Le journal frontpageafricaonline.com/online.com, informe que cette situation prend source dans le dossier Ibrahima Khalil Cherif, celui là même accusé par la junte de Conakry de préparer un putsch contre Mamadi Doumbouya sous la bénédiction de l’ancien président Alpha Condé.
Le Libéria et la Guinée partagent une frontière stratégique dans la sous région Ouest africaine, mais depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021 qui a renversé Alpha Condé les deux pays vivent dans l’incertitude. Alimenté récemment par un prétendu coup d’Etat en préparation depuis ce pays voisin avec pour complice Ibrahima Khalil Cherif qui a été mis en détention par la suite. Cherif aurait recruté d’anciens combattants au Liberia dans le but de défier le gouvernement de la junte en Guinée. Les membres de sa famille dans les deux pays seraient inquiets pour sa sécurité et ne savent pas exactement où il se trouve. « Son arrestation a déjà provoqué la colère de certains groupes musulmans qui ont déclaré ne pas comprendre pourquoi il avait été arrêté ».
Selon le journal, le pouvoir de Conakry aurait dépêché six commandos lourdement armés sur le sol libérien. « L’arrivée des six commandos guinéens, lourdement armés, sur le sol libérien a marqué le point d’ébullition. Les relations entre le Liberia et la Guinée sont sur le point de s’écrouler, englouties par la méfiance. Lorsque les commandos ont débarqué, selon un responsable de la sécurité libérienne, les gardes militaires libériens ont été immédiatement débordés».
L’avocat de Chérif, ancien juge associé à la Cour suprême du Liberia et ancien membre du Lurd, quant à lui, a accusé le gouvernement du Parti de l’unité d’avoir « kidnappé » Chérif, son client. « On soupçonne que Chérif aurait été remis aux autorités guinéennes sans procédure légale».
Cette arrestation, poursuit le journal, a fait monter les tensions diplomatiques entre le Liberia et la Guinée, la Guinée accusant le Liberia d’abriter des individus déterminés à déstabiliser ses dirigeants.
Toutefois, malgré le mutisme du gouvernement libérien autour de ce dossier, le journal révèle que plusieurs sources confirment que Cherif avait été « appréhendé et détenu à la prison centrale de Monrovia».
Dans les jours précédant l’arrestation de Chérif, indiquent nos confrères, l’ancien président Alpha Condé fraîchement rentré de la Turquie avait tenté de rentrer en contact avec le président libérien Joseph Boakai. « Nous étions assis ensemble un jeudi et nous avons appris qu’Alpha Condé avait quitté la Turquie et se trouvait en Côte d’Ivoire en route vers le Liberia – et qu’il était censé rencontrer le président », a confié la source à FrontPage Africa.
Face à cela, Conakry aurait dépêché une délégation à Monrovia pour passer un message clair, celui de la fermeté : « Écoutez, si le Liberia ne peut pas coopérer, ils devront lui déclarer la guerre parce que la situation devient trop difficile et qu’ils n’auront d’autre choix que de pénétrer dans le pays et de s’emparer du territoire où ils soupçonnent les anciens rebelles du Lurd, en utilisant le Liberia pour entrer en Guinée et renverser le gouvernement militaire. Ils ont clairement fait savoir qu’ils n’avaient aucun problème à déclencher une guerre ; ils le feraient parce que leur souveraineté était menacée », révèle le journal.
Outre, la menace Alpha Condé, réelle ou non, continue de susciter la peur au sein de la junte militaire. Ce qui avait motivé, d’ailleurs, l’ancien ministre de la Justice Charles Wright en novembre dernier, a annoncé l’ouverture d’une enquête contre lui.
Après sa chute, l’ex président, depuis la Turquie où il a établi son quartier général, se fait toujours entendre sur quelques sujets brûlants de la vie sociopolitique de la Guinée. Une démarche qui provoque parfois la colère des autorités de la transition.
N’Famoussa Siby