Au moins 56 Guinéens ont péri hier lors d’une bousculade survenue au stade préfectoral de N’zérékoré. L’incident a eu lieu lors de la finale d’un tournoi doté du trophée du chef de la junte au pouvoir en Guinée. Depuis, l’avalanche de réactions ne tarit pas tant du côté des hommes politiques que des citoyens. Cet après-midi, notre rédaction a interrogé un acteur social très connu dans la région.
Simbo Famadou Traoré, connu sous le sobriquet Namaragni Djanfatignè, est un guérisseur et acteur social bien connu des populations de la Haute-Guinée.
Évoquant les incidents survenus, cet acteur pointe la responsabilité des organisateurs et du gouvernement. « Les vrais coupables sont ceux qui ont organisé le match. Tous ceux qui sont en train de préparer ces mouvements de soutien sont coupables, y compris le gouvernement, même parce qu’il y avait des ministres, des préfets, des gouverneurs là-bas. À qui la faute ? Ce sont eux. Si on ne dit pas la vérité, sauf si on meurt. Je demande au président d’arrêter ces mouvements, d’organiser les élections et de partir », dit-il.
Pour cet acteur de la vie sociopolitique de Kankan, le président de la transition devrait faire recours à ses engagements de départ. C’est-à-dire organiser les élections et partir, au risque d’être trompé comme ce fut le cas d’Alpha Condé.
« Le général Mamadi Doumbouya nous a dit au début qu’il ne veut pas de soutien, j’avais dit aussi que les gens allaient le tromper. Les cadres que je connais, les jeunes Guinéens, vont trahir le général Mamadi Doumbouya de la même façon qu’ils ont réussi à tromper le professeur Alpha Condé. C’est ce qu’ils ont commencé. Dès qu’un responsable cherche la masse, tu es devenu maintenant politique. Pourtant, le CNRD n’était pas politique », regrette-t-il.
Cependant, estime notre interlocuteur, « il pouvait faire le travail aisément, organiser les élections et partir », indique celui qui s’était affiché comme soutien du CNRD au début de la transition.
Michel Yaradouno, depuis Kankan