Dans un rapport publié récemment, Human Rights Watch (HRW) dresse un tableau sombre de la situation des droits humains en Guinée sous la gouvernance du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD). L’organisation internationale accuse le régime dirigé par le général Mamadi Doumbouya de graves violations des libertés fondamentales, allant de la répression sanglante des manifestations à la persécution des opposants politiques et à la censure des médias.
Selon HRW, les forces de sécurité « ont fait un usage excessif de la force, notamment de gaz lacrymogènes et d’armes à feu, pour disperser ceux qui ont défié l’interdiction de manifester imposée depuis mai 2022 ». Cette répression aurait causé « la mort de dizaines de manifestants et d’autres habitants de Conakry » depuis janvier 2024.
En parallèle, le régime militaire est accusé de s’attaquer à la liberté de la presse et à la dissidence politique. HRW souligne que « la junte a suspendu au moins six médias indépendants, arrêté arbitrairement au moins dix journalistes et a fait disparaître et aurait torturé deux éminents militants politiques ». Il faut noter là que la fermeture des médias a envoyé plus de 500 employés au chômage.
Ces pratiques, selon le rapport, traduisent un « recul inquiétant vers l’autoritarisme » alors que le CNRD avait promis de rétablir un régime civil d’ici décembre 2024. « L’opposition, la dissidence et les médias sont réprimés ; le retour à l’ordre constitutionnel est reporté », déplore l’organisation.
Face à cette situation, HRW appelle la communauté internationale à exercer une pression accrue sur les autorités guinéennes pour mettre fin aux abus, garantir la liberté d’expression et honorer les engagements liés à la transition démocratique.
Thierno Amadou Diallo