La ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’emploi Aminata Kaba a effectué une visite à l’école des Chemins de fer, désormais installée dans la cité Chemin de fer de Matoto, ce vendredi 13 décembre 2024. Cette école professionnelle, autrefois située à Kaloum, a été délocalisée pour s’adapter aux besoins croissants de formation dans les métiers ferroviaires, un secteur stratégique pour la Guinée.
Créée en 1947 sous l’appellation de CAMEG, l’École des Chemins de fer a formé des générations de techniciens dans des domaines tels que la conduite de locomotives, l’électricité et l’exploitation ferroviaire. Jusqu’en 1984, elle jouait un rôle clé non seulement pour la Guinée, mais aussi pour l’Afrique de l’Ouest, formant des cadres pour plusieurs pays de la sous-région.
Depuis son transfert sous la tutelle du ministère de l’Enseignement technique, l’établissement ambitionne de se positionner comme un pôle d’excellence dans la formation professionnelle ferroviaire. Aujourd’hui, il accueille 340 étudiants, dont 60 filles, répartis dans six filières principales : conduite de locomotive, exploitation ferroviaire, infrastructures ferroviaires, électronique pneumatique, voies et bâtiments, et mécanique diesel.
La nouvelle école comprend huit salles de classe et quatre grands ateliers encore en cours d’équipement. Toutefois, malgré ces installations, des lacunes importantes subsistent. Saidou Camara, directeur du centre de formation professionnelle (CFP) Chemin de fer, a souligné l’absence criante d’équipements techniques « Les bâtiments sont là, mais les ateliers sont pauvres. Pour l’instant, nous travaillons dans des conditions très difficiles, en attendant l’appui des autorités », indique le directeur.
Cette réalité freine l’objectif de l’école, qui aspire à devenir un centre de référence dans la formation des métiers ferroviaires, en phase avec les projets de grande envergure comme le projet Simandou 2040.
Lors de la visite, le chef du cabinet du ministère, Alpha Saliou Kourouma, a rappelé l’engagement de la ministre à doter l’école des ressources nécessaires. « Construire des bâtiments, c’est bien, mais une école digne de ce nom doit être équipée. Cette visite vise à évaluer les besoins et à planifier les actions nécessaires pour moderniser cet établissement », dit-il.
La présence du capitaine Fabjanko Kokan, directeur régional Guinée-Libéria-Sierra Leone de Africa Global Logistics (AGL), illustre l’intérêt des partenaires pour l’école. Selon lui, le développement de l’école est essentiel pour répondre aux exigences des projets miniers et ferroviaires, notamment ceux de Simandou et de Rio Tinto. « Nous avons déjà contribué par des dons d’équipements, mais cela reste insuffisant. L’objectif est d’amener l’école à un niveau supérieur avec l’appui de tous », a-t-il souligné.
L’école des Chemins de fer est un symbole du potentiel de la Guinée à former localement les compétences nécessaires pour ses projets d’infrastructures.
Thierno Amadou Diallo