Les célébrations de fin d’année, habituellement associées à des préparatifs et des tenues éblouissantes, offrent un tableau mitigé en cette fin d’année. C’est du moins ce que révèle le constat fait ce mercredi 25 décembre 2024 dans certains quartiers de la commune de Lambanyi.
Quelques années en arrière, à pareil moment, les ateliers de couture seraient débordés et les vrombissements des machines à coudre se feraient entendre à longueur de journée et même durant toute la nuit. Cette année, la réalité est tout autre. La clientèle se fait rare. Maître Mamady Camara, couturier à Lambanyi, trouve une explication à cette situation.
« D’habitude, quand la date du 24 décembre approche, jusqu’au jour J, je suis submergé par les commandes. À cette heure, vous trouverez ici rempli de monde, par exemple, l’année passée, j’ai même été obligé de dormir pendant des jours ici pour satisfaire mes clients. Mais sincèrement, cette année, nous n’avons pas eu même le minimum de commandes », dit-il.
Même constat chez maître Jean Kolié, « voyez par vous-même jusqu’à quel point ici c’est vide », lance-t-il avant de poursuivre : « Nous sommes pourtant en période de fête. Je pense que c’est compréhensible avec la conjoncture actuelle. Il n’y a rien au pays cette année. Il m’est même arrivé de contacter mes fidèles clients, mais tous se plaignent du manque d’argent. Moi-même, je n’ai pas encore payé des habits pour mes enfants ».
Alors que les ciseaux des couturiers semblent en pause, ceux utilisés par les coiffeurs ou coiffeuses n’ont jamais été autant mis à contribution. Dans le salon de Virginie, on aperçoit de loin une multitude de femmes et de jeunes filles qui se présentent pour se faire belles. Dans une atmosphère conviviale marquée par des discussions, des rires et animée par la musique.
« Depuis le 20 décembre, je travaille de 6h à 00h au plus tard. Tous mes clients viennent, et cette année, j’ai encore eu d’autres clients. Franchement, je rends grâce à Dieu pour cette abondance », se réjouit-elle.
En dépit de la conjoncture économique délétère, cette rareté de la clientèle chez les couturiers pourrait être expliquée également par la préférence des vêtements prêts à porter au profit des tenues traditionnelles, estiment d’autres sources.
JRI de l’ombre