Accusé de diffamation et d’offense au chef de l’Etat, le général Mamadi Doumbouya, le leader politique Aliou Bah du MoDeL vient d’être condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Kaloum, ce mardi 7 janvier 2025.
Interrogé sur cette décision du juge, le chargé de communication de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH), Alseny Sall estime que cette décision est une injustice vis-à-vis de la liberté d’expression en Guinée.
«C’est avec beaucoup d’indignation et de préoccupation que nous avons appris cette décision de condamnation à 2 ans d’emprisonnement de monsieur Mamadou Aliou Bah pour offenses au chef d’État, dit-on ! Ce magistrat qui a rendu cette décision vient de créer un précédent très dangereux en matière de protection de la liberté d’opinion et d’expression dans un contexte qui menace nos libertés dans notre pays », s’indigne Sall.
Sans surprise, pour le responsable communication de l’OGDH, cette décision n’est autre qu’une volonté manifeste des autorités de la transition de faire taire toutes les voix discordantes.
« Pour nous, c’est carrément une décision qui vient confirmer que les autorités actuelles sont dans une logique de taire toutes les voix critiques sur la gestion de la transition », indique-t-il.
Toutefois, il estime que les avocats de la défense prendront toutes les dispositions pour faire appel de cette décision du tribunal de Kaloum. « Nous osons croire que ces avocats prendront toutes les dispositions pour faire appel de cette décision », a-t-il conclu.
Il est à rappeler que le président du MoDeL avait été mis aux arrêts au mois de décembre dernier à la frontière guinéo-sierra-léonaise avant d’être placé sous mandat de dépôt et conduit à la maison centrale de Conakry. Ses avocats dénoncent le verdict et n’excluent pas de faire appel de cette décision.
Aminata Camara