Initialement, les raisons de l’incendie qui a ravagé le grand marché de Madina, dans la commune urbaine de Matam, lors de la nuit du mercredi au jeudi 13 mars, restaient indéterminées. Cependant, les propriétaires des boutiques détruites incriminent désormais les jeunes consommateurs de la drogue Kush comme étant à l’origine de ce sinistre.
D’après l’un des gérants de magasin, le sinistre serait dû aux résidus de feu laissés par des consommateurs de kush qui se seraient installés dans une section du marché de Madina. L’incendie a affecté trois centres renfermant des dépôts de marchandises et des logements aux alentours de 23 h.
« Nous avons notre magasin de stockage ici. On a été appelés la nuit vers 23 h pour nous prévenir que le feu avait pris. À notre arrivée, tout était parti en fumée. Ce sont des jeunes fumeurs de drogues (kush et chanvre indien) qui étaient venus s’asseoir à la table. Le gardien les a trouvés en train de fumer. Il leur a demandé de quitter les lieux, mais ils ont refusé. Lorsqu’il est parti, puis revenu, il a découvert qu’ils avaient mis le feu en bas de l’immeuble après avoir fait tomber les restes des mégots. Le feu a d’abord pris en bas avant de se propager à l’étage. Cela n’a rien à voir avec un court-circuit. C’est pourquoi nous demandons à l’État de prendre des mesures contre les consommateurs de drogues ici », a témoigné Moriba Camara.
Mandjou Bangoura, l’un des témoins de l’incident, relate : « C’est vers 22 h que nous avons constaté l’incendie dans l’immeuble. Immédiatement, tout le monde s’est mobilisé et les autorités ont été alertées. Des mesures ont été prises pour maîtriser les flammes. Cependant, entre 22 h et 4 h du matin, malgré de nombreux efforts, il a été difficile de contenir l’incendie. L’un des grands problèmes auxquels nous faisons face à Madina est l’accès difficile. Si l’accès avait été plus aisé, la situation aurait été bien plus facile à gérer. Malheureusement, le marché est complètement saturé, ce qui rend la gestion des crises encore plus complexe. Les autorités, à tous les niveaux, doivent impérativement revoir cette situation ».
Sous le choc et en larmes, Ibrahim Diallo, un autre commerçant et vendeur d’articles divers avec son frère depuis plus de 15 ans, dit avoir tout perdu.
« Tout a été brûlé ici, il n’y a plus rien à sauver. Il y avait des marchandises, des radios, des couches pour bébés, des serviettes, des habits… tout est détruit. Nous marchons sur des marchandises brûlées et nous ne pouvons même pas estimer la valeur des pertes. Les trois centres et l’habitation ont été entièrement réduits en cendres. Et depuis des années, nous sommes dans cette situation. Ce sont des efforts de plusieurs années qui sont partis en fumée », souligne-t-il.
À rappeler que cet incendie a causé des dégâts matériels considérables, mais aucune perte en vie humaine. Au moment où nous quittions les lieux, les autorités à tous les niveaux étaient présentes, dont entre autres le gouvernorat de la ville de Conakry, les cadres du ministère du Commerce, de l’ANGUCH.
Balla Yombouno