L’incident a eu lieu dans l’après-midi du vendredi 14 mars dernier, à Loukleu, un district relevant de la sous-préfecture de Yanlézou, dans la préfecture de N’Zérékoré. Un père de famille dans la cinquantaine, qui tentait de descendre d’un palmier à huile, a chuté et s’est écrasé au sol. En tombant, il a rencontré la lance qu’il avait jetée en premier lieu avant de prendre la décision de descendre. C’est grâce à l’assistance d’un citoyen qu’il a été conduit à l’hôpital préfectoral de Lola, puis à N’Zérékoré, après avoir été repoussé par de nombreuses personnes qui lui fuyaient.
Cet horrible incident qui a dominé les réseaux sociaux n’a pas laissé indifférentes les populations guinéennes qui ont été confrontées aux images de ce terrible accident.
Ce jeudi 20 mars 2025, notre correspondant établi dans cette préfecture a rendu visite à la victime de l’accident à l’hôpital régional de N’Zérékoré. Installé sur son lit, le blessé raconte son incident malheureux.
« Quand je suis monté, c’est en descendant que ma ceinture a glissé. Et j’avais déjà laissé tomber la lance, mais qui n’était pas couchée par terre. Elle s’était plantée sous le palmier. Donc, quand j’ai glissé, dans ma chute, je l’ai croisé par mon dos. Ainsi, ça m’a transpercé l’omoplate gauche pour sortir à l’épaule. Et j’étais seul. J’ai pleuré en criant au secours ! Mais hélas, personne n’est venue. J’ai aussitôt pris la force pour me tenir debout. Quand je me suis levé, je l’ai attrapé des deux côtés jusqu’à sortir sur la grande route », a expliqué notre interlocuteur.
Sortie de la brousse, Cé Gbamy sera témoin d’une scène surréaliste. Les premières personnes qu’il va croiser vont s’enfuirent, car ne croyant pas à ce qu’ils venaient de voir.
« Les gens que j’ai trouvés ont fui. Je croise quelqu’un, l’intéressé prend la fuite. C’est quelqu’un qui vient de Meakpa, qui est venu me prendre pour m’accompagner à Lola. Arrivés là-bas, ils ont dit d’aller à l’hôpital. Quand nous sommes arrivés, mon fils, qui est là-bas, est un docteur. Dès qu’il m’a vu, il était étonné. Il me demanda ce qui s’était passé. Je ne parlais pas. Il nous a dit de rentrer. Les gens ont pris ma photo. Après, ils m’ont fait coucher et appeler les menuisiers. Ceux-ci sont venus, ils ont coupé le bois. Le morceau est resté dans mon corps jusqu’à ce qu’on vienne à N’Zérékoré. C’est ici qu’ils ont fait l’opération pour l’enlever. Et grâce à Dieu, jusqu’à ce jour d’aujourd’hui, ça va mieux », a raconté Cé Gbamy.
Il est important de noter que les grimpeurs sont fréquemment exposés à des blessures sévères, voire fatales, dans leurs activités pendant les périodes de fortes pluies.
Foromo Fazy BEAVOGUI, depuis N’Zérékoré