À quelques heures de la fête de l’Aïd el-Fitr, marquant la fin du Ramadan, la commune urbaine de Boké, ville minière de la Guinée, fait face à une crise inattendue : une pénurie de viande. Nos constats sur le terrain, ce vendredi, révèlent que toutes les boucheries visitées étaient totalement vides. Alors que la population réclame de la viande pour célébrer l’occasion, les bouchers pointent du doigt la flambée des prix des bœufs comme cause principale de cette crise.
Du marché 400 bâtiments à Yomboya, en passant par Dibiya et Koulifanya, toutes les boucheries étaient fermées à clé. Dans certains kiosques, les gérants étaient même absents. Un boucher, retrouvé près d’une porte fermée, a expliqué que la hausse vertigineuse des prix des bœufs rendait la vente de viande impossible. Selon lui, les prix actuels sont bien trop élevés, et les bouchers, pour éviter de vendre à perte, ont préféré suspendre leur activité.
Cette crise de viande survient à un moment particulièrement délicat, alors que la demande de viande est habituellement forte à l’approche des fêtes. Pourtant, à l’abattoir, des bœufs sont toujours attachés dans la cour, prêts à être abattus. Hors micro, certains gestionnaires de parcs ont confié que les bouchers trouvent les prix des bœufs excessifs (entre 3.500.000 GNF et 5.000.000 G’F) et, par conséquent, préfèrent attendre que la situation se stabilise. Ils redoutent de subir des pertes financières importantes en raison de la hausse des coûts.
Face à l’augmentation de la demande, qui se fait de plus en plus pressante à l’approche de l’Aïd, nos tentatives pour joindre le président des bouchers locaux, et obtenir des explications, sont restées vaines.
Mamadou Bah, depuis Boké