La fracture entre la direction de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et le nouveau Mouvement des Réformateurs lancé hier vendredi 30 mai s’est brutalement exposée ce samedi à Conakry. Dans un discours d’un ton colérique Abdoulaye Bah, coordinateur des fédérations de l’intérieur, a violemment fustigé les membres dissidents qu’il accuse de trahison, d’opportunisme et d’ignorance.
« Si vous avez un chiot qui devient un chien fou, vous le mettez dehors », a-t-il lancé devant une foule de militants acquis à sa cause. « Lorsque le chien devient fou, vous le mettez dehors ! Lorsque la chienne devient folle, vous la mettez dehors ! Voilà la réponse », ajoute-t-il .
Abdoulaye Bah n’a pas mâché ses mots. Qualifiant les Réformateurs de « perturbateurs », « mégalomanes dépressifs » et de « malades mentaux », il a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative désespérée de saper l’unité du parti. Allant jusqu’à moquer une prétendue faute d’orthographe sur l’affiche du mouvement — le mot avancer écrit avec un « e » — il y a vu le symbole du « niveau abyssal de leur imposture ».
« Comment leur faire confiance, quand ils ne savent même pas écrire avancer ? », a-t-il insisté, déclenchant des salves d’applaudissements.
« Ils n’ont pas réformé leur conscience, encore moins leur grammaire », a-t-il ironisé.
« Ce qu’ils appellent réforme n’est qu’une stratégie de survie alimentaire », a-t-il affirmé.
Selon lui, « Est-ce qu’ils savent c’est quoi la réforme ? Vous avez des rebelles, des anti-lois, des gens qui croquent le français comme de la racine grillée au marché. Et ils pensent que le FDG c’est ça. L’UFDG est un parti respectable, avec un président respecté et honoré », a-t-il mentionné.
À travers ce discours, c’est un véritable procès en illégitimité que le responsable politique a dressé. Selon lui, les instigateurs du Mouvement des Réformateurs n’ont ni la légitimité politique, ni le courage militant de leurs ambitions. Il les accuse de n’avoir jamais pris part aux luttes du parti, ni enduré les sacrifices.
Le message d’Abdoulaye Bah est clair : l’UFDG ne tolérera aucune fronde intérieure. Il a salué ce qu’il considère comme une « purification » du parti, remerciant Dieu d’avoir « nettoyé l’UFDG de ces imposteurs ». Il a aussi appelé à une fidélité indéfectible à Cellou Dalein Diallo, leader historique de la formation.
« Quiconque trahit ce parti subira le même sort. Nous avançons avec dignité, eux avancent dans l’ignorance », a-t-il martelé.
N’Famoussa Siby