Le Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), par la voix de son porte-parole Moïse Diawara, a vivement contesté la condamnation de son président, Aliou Bah. Un verdict que le parti, bien que jugé « non surprenant », considère comme une nouvelle illustration de l’instrumentalisation de la justice guinéenne.
Moïse Diawara a réaffirmé l’attachement du MoDeL aux principes de légalité et de non-violence, soulignant que le parti s’est toujours battu pour l’instauration d’un véritable État de droit. « Nous nous sommes toujours battus pour que notre pays soit un pays de droits », a-t-il déclaré, précisant que le MoDeL est prêt à « consentir tous les sacrifices » pour défendre ces idéaux.
Malgré ce que le parti qualifie de « justice instrumentalisée », il affirme avoir épuisé toutes les voies de recours légales. La confirmation de la condamnation d’Aliou Bah renforce, selon lui, la conviction d’un acharnement politique ciblé. « Nous n’acceptons pas cette condamnation », a insisté Moïse Diawara, annonçant que le MoDeL envisage désormais, en concertation avec ses avocats, de saisir les juridictions sous-régionales, notamment la Cour de Justice de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
Pour le MoDeL, cette démarche revêt une importance symbolique et stratégique. « Si la CEDEAO tranche en notre faveur, l’opinion nationale et internationale saura qu’Aliou Bah est bel et bien innocent », a-t-il expliqué, dénonçant une volonté manifeste d’écarter leur leader du processus électoral guinéen.
Moïse Diawara a également brossé le portrait d’un Aliou Bah homme de paix, engagé dans l’éveil des consciences et la formation de la jeunesse guinéenne. Il a insisté sur le fait qu’il n’a jamais prôné la violence, même face à l’injustice. « Sa place ne devrait pas être en prison dans un pays normal, un pays de droit », a-t-il affirmé, rappelant qu’Aliou Bah propose régulièrement des solutions concrètes aux problèmes de gouvernance, au lieu de se limiter à la critique.
Le porte-parole a par ailleurs évoqué les inquiétudes du MoDeL quant au processus électoral en cours, notamment sur le recensement. Il a dénoncé des incohérences dans la répartition des kits d’enrôlement, y voyant les signes d’une tentative de manipulation qui trahirait les engagements de la transition.
Le MoDeL rappelle que le président de la transition s’est engagé, de manière volontaire, à ne pas se présenter aux prochaines élections, tout comme les membres de son gouvernement. « Tout ce que nous demandons aujourd’hui, c’est le respect de cet engagement », a déclaré Diawara, regrettant que cette exigence soit désormais perçue comme un « crime ».
Malgré la condamnation d’Aliou Bah, le MoDeL affirme qu’il ne « baissera pas les bras ». Le parti entend poursuivre ses activités, renforcer ses structures et continuer à se battre « pour la justice, la liberté et l’État de droit en Guinée ». Pour Moïse Diawara, contester cette condamnation est un « devoir ». Il conclut : « L’histoire finira par nous donner raison. La vérité finira par être rétablie ».
Le MoDeL continuera-t-il à maintenir la pression sur le gouvernement pour le respect de ses engagements ? Et quelles pourraient être les répercussions de cette affaire sur le climat politique en Guinée ?
Binty Ahmed Touré